La RN 18, une rocade stratégique en phase d’études

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Il en est ainsi de la rocade, sous forme de voie expresse, épousant majoritairement l’itinéraire de la RN 18. En effet, dans le cadre du renforcement des dessertes interwilayas destinées à fluidifier la circulation et à désenclaver des villes et villages mal lotis par rapport au maillage du territoire, la route nationale n°18 venant de Khemis Miliana (wilaya de Aïn Defla) et aboutissant à Bir Ghebalou (wilaya de Bouira) après avoir traversée le territoire de la wilaya de Médéa (région de Berouaguia-Beni Slimane) vient de bénéficier d’un projet d’aménagement qui en fera une rocade expresse reliant le Centre-ouest du pays au Centre-est, puisqu’elle ralliera Bordj Bou Arréridj après avoir desservi Sour El Ghozlane et Sidi Aïssa. C’est un arc de route stratégique qui fera la jonction entre la RN 4 (Alger-Oran) et la RN 5 (Alger-Constantine), en contournant l’Atlas blidéen et la Mitidja par le Sud.

Ce projet de route qui bénéficie d’une étude préliminaire commandée par le ministère des Travaux publics, est une véritable veine qui desservira cinq wilayas (Aïn Defla, Médéa, Bouira, M’Sila et Bordj Bou Arréridj) en touchant des agglomérations importantes à vocation agricole (Djendel, Berrouaguia, Beni Slimane, Bir Ghebalou) et à vocation commerciale (Khemis Miliana, Sour El Ghozlane, Sidi Aïssa). Cette rocade, portant le nom de ‘’4e rocade’’, constitue ainsi une infrastructure de desserte intermédiaire entre l’autoroute Est-Ouest, actuellement en chantier, et l’autoroute des Hauts Plateaux que le gouvernement a programmé pour le prochain plan quinquennal. Elle croise deux routes importantes qui vont du Nord au Sud, à savoir la RN 1 au niveau de Berrouaguia et la RN 8 au niveau de Sidi Aïssa.

Une première enquête sur le terrain est lancée à partir de la semaine passée. Elle concerne une étude d’impact dont les éléments d’informations sont demandés à certaines directions de la wilaya.

Ces informations sont relatives à l’inventaire du patrimoine naturel, culturel ou historique susceptible d’être influencé négativement par le passage de la route. L’aire d’influence du tracé est donnée sur un document cartographique. Pour la wilaya de Bouira, le tronçon de la nouvelle route la touchera sur environ 50 km et viendra ainsi renforcer les autres réalisations entamées depuis ces dernières années, particulièrement les 101 km de l’autoroute dont les travaux sont très avancés.

L’autoroute, ouvrage d’envergure nationale, voire maghrébine- puisque, d’après Amar Ghoul, ministre des Travaux Publics, elle aura ses prolongements en Tunisie et au Maroc, traverse la wilaya de Bouira depuis les limites avec la wilaya de Boumerdès jusqu’aux limites avec la wilaya de Bordj Bou Arréridj. Outre ce grand projet qui place la wilaya de Bouira dans une position stratégique comme point de confluence entre la capitale (distante de 110 km ) et la région de l’Est (à 320 km de Constantine), Bouira a aussi bénéficié des programmes sectoriels et Hauts Plateaux dans lesquels les travaux publics routiers sont représentés en bonne place.

Par ailleurs, même les élus de l’Assemblée populaire de wilaya se sont sentis cette fois-ci investis d’une véritable mission d’intérêt public en proposant, lors d’une session tenue en 2008, d’élever le statut de certains chemins de wilaya en routes nationales, à savoir les CW n° 127, 125 et 24. Le rôle stratégique de ces segments routiers qui maillent une partie du territoire de la wilaya vient ainsi d’être établi d’une façon officielle après qu’il l’eut été depuis presque une dizaine d’années sur le terrain. Ce réseau irrigue en fait l’économie locale et régionale en matière de desserte pour les grandes voies commerciales, des gisements d’agrégats et des grands flux humains. Ce réseau local, en s’insérant intelligemment dans la dynamique de l’économie nationale, apportera assurément une part non négligeable à la réhabilitation de certains territoires et contrées demeurés jusqu’ici enclavés ou, du moins, mal desservis.

Amar Naït Messaoud

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