Les jeudis de l’angoisse

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La couverture sanitaire de certaines spécialités médicales, de surcroît les plus demandées, reste le talon d’Achille du secteur public de la santé dans la wilaya de Béjaïa.

Pour preuve, il a été signalé qu’aucune gynécologue dans les établissements hospitaliers du secteur public n’a assuré la garde du jeudi dernier à travers tout le territoire de la wilaya, laissant les malades et leurs proches dans le désespoir d’attendre le matin sans que des complications graves surgissent.

Selon quelques citoyens ayant vécu la mésaventure du jeudi soir, des parturientes qui se sont présentées dans un cadre d’urgence gynécologique cette nuit-là ont trouvé de la peine à être prises en charge par absence de gynécologues, et le personnel soignant en place ne savait pas à quel saint se vouer étant donné que les cas en question relèvent de la spécialité gynécologique.

Il s’avère certain que sur les listes des gardes établies par les hôpitaux, un seul médecin gynécologue se trouve retenu pour le jeudi passé. Il s’agit de celui de l’EHS 64 lits de la ville de Béjaïa, qui, apprend-on, n’a pas assuré la garde de nuit, et des patientes évacuées des autres établissements de la wilaya sont revenues bredouilles.

On a tenté même d’évacuer ces cas urgents vers un CHU d’une wilaya limitrophe, mais un “niet” est affiché par la direction de cet hôpital. Cette faille n’est pas la première, puisque dans le passé des cas similaires se sont produits où l’on a enregistré même le décès d’une femme qui a traîné plusieurs jours avant de succomber sur un lit d’hôpital de la vallée.

Outre ce manque en gynécologues du secteur public, d’autres spécialités font aussi défaut les week-ends et jour fériés, à l’exemple des médecins réanimateurs. «On joue souvent à la gymnastique pour dénicher une place dans un autre hôpital», avoue un médecin urgentiste en ajoutant que même des cas d’appendicite sont plusieurs à être évacuées.

B. B.

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