Si pour certains les vacances sont synonymes de repos ou d’un séjour au bord de la plage, d’autres par contre, n’ont pas les moyens de s’offrir ce luxe.Chemini, cette région montagneuse surplombant la vallée de la Soummam est aussi un coin paradisiaque, dotée d’une beauté divine. Ici, la notion de vacances n’existe pas, à part la chaleur torride qui vient s’ajouter au dur quotidien d’une jeunesse en proie au dégoût. Rien de nouveau à signaler, vu le manque des lieux de loisirs et de distractions,, car ceux déjà existants ne peuvent contenir cette masse juvénile. A cet effet des jeunes et des moins jeunes passent leur temps attablés dans les cafés ou adossés aux murs sans rien faire. Faute de moyens, ces jeunes qui désirent s’allonger sur le sable doré du grand bleu, qui n’est seulement qu’à une cinquantaine de kilomètres de là, doivent passer toute la semaine sous un soleil de plomb en travaillant comme manœuvre ou autre, afin de réunir la somme qui leur permettra de se défouler, le temps d’un week-end.Ici, dans ces contrées, le chômage bat son plein, ceux qui ont la chance d’avoir un parent qui a de l’euro est sauvé, pour d’autres, ils sont rattrapés par le cercle infernal du chômage et ses répercussions négatives sur ces jeunes (diplômés ou pas), car la misère pousse certain d’entre eux vers la délinquance qui a pris des proportions alarmantes ces dernières années, dans cette région de Beni Ouaghlis, jadis réputée pour être un lieu sûr, où les valeurs morales et le “nif” régnaient.En empruntant le chemin wilayal, N° 173, reliant Sidi Aich à Chemini, même scène, des jeunes avec des regards perdus, et qui ne rêvent que du fameux “visa” qui leurs permettra de rallier, l’Europe à tout prix, surtout avec l’arrivée des émigrés, c’est la course contre la montre afin de dénicher l’oiseau rare qui leur ouvrira les portes du paradis.Heureusement que les fêtes de mariage et les quelques tournois de football viennent rompre la routine, et donner un autre souffle à cette jeunesse étouffée par le dégoût.C’est ainsi que s’achève la journée, en attendant une autre, qui sans aucun doute ressemblera à la précédente, en espérant des jours meilleurs.
Karima Rili
