Avec de la zorna, mais sans structures touristiques

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Cette journée festive a été rehaussée par la présence du premier magistrat de la wilaya, accompagné de l’ensemble des principaux responsables et élus de la wilaya y compris les maires des communes côtières. Certes, cette armada de responsables a visité dans la matinée les différents stands ouverts au niveau de la dite plage pour la circonstance. Ils ont assisté également aux différentes exhibitions sportives sur un air de musique composée, alliant du moderne à la zorna de la troupe d’Idheballen, avant de participer au défilé organisé au centre du chef-lieu de la wilaya en fin d’après-midi. Mais cette manifestation aurait eu un charme particulier si toutes les conditions étaient réunies dans la wilaya pour l’accueil des millions d’estivants qui viendront visiter la belle région de la basse Kabylie. Hélas, il faut le dire, outre l’absence de structures d’hébergement, le minimum de moyens n’a pas été mis à la disposition des vacanciers notamment au niveau des plages. Sur les quarante-cinq que possède la wilaya, seules trente-quatre sont autorisées à la baignade et les onze autres ne le sont pas car… ne possédant pas de postes de secours ! Faut-il un budget important pour construire une dizaine de postes de secours ? « La construction d’un poste coûte entre 80 et 100 millions de centimes. Des fois ce sont les communes qui tardent dans leur réalisation ; à titre d’exemple, la plage de oued Djemaâ à Aokas n’a pas été autorisée à la baignade car le poste n’est pas encore achevé alors que l’argent a été débloqué depuis près d’une année », argumentera N. Haddad, directeur du tourisme. Donc, il n’y a pas une véritable prise en charge du secteur et d’ailleurs même si on parvient à dégager un petit milliard pour l’érection de postes de secours au niveau de l’ensemble des plages restantes pour leur ouverture éventuelle, il restera le problème de leurs accès. Effectivement, seules 8 plages ont leur accès bitumé et 19 autres carrossables sinon l’accès aux autres plages est impraticable. Selon le premier responsable du secteur au niveau de la wilaya, l’aménagement d’un accès coûterait en moyenne plus d’un demi milliard de centimes, donc il faut un budget de vingt milliards de centimes pour achever l’ensemble des accès aux quarante-cinq plages de la wilaya. « Dans le cadre des plans sectoriels de développement, l’état doit doter la direction du tourisme, à l’instar de la DTP pour les routes ou encore la direction de l’hydraulique pour les adductions en eau potable, de budgets spéciaux pour aménager les plages et autres stations thermales », rajoutera le directeur du tourisme. En outre, il nous fera savoir que sa direction a été invitée à aller défendre ses propositions auprès du ministère des Finances dans le cadre du programme relatif au développement du tourisme, ce qui a été fait. Béjaïa, région touristique par excellence doit impérativement avoir les moyens de développer ce secteur qu est incontestablement l’après pétrole pour les rentrées de devises. Pour la saison passée, un million de nuitées ont été enregistrées dans les hôtels, campings et centres de vacances sans compter les logements loués par les particuliers. Il y aurait eu, cette année-là, près de douze millions de visiteurs. Ce chiffre éloquent représente le double de celui enregistré par la station balnéaire de Hammamet en Tunisie laquelle possède plus d’une centaine d’hôtels, ce qui n’est pas le cas pour toute la wilaya de Béjaïa. L’afflux des vacanciers nationaux est motivé par le site paradisiaque de la région mais les étrangers ne peuvent se suffire de cet aspect, il leur faut aussi les moyens adéquats. Quand va-t-on enfin s’occuper du tourisme en Algérie ?

A. Gana

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