Hommage à Kamel Hammadi

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A l’ouverture, les organisateurs prévoient une série d’expositions et de projection vidéo inédites, en plus, de la projection non-stop de films réalisés par des réalisateurs de la région à l’image du film Yir Abrid de Mokrane Hammar qui a été primée, récemment, au Maroc, Arezki, l’indigène de Djamel Ben Dedouche, “La colline oubliée” de Abdeslam Bouguermouh et La montagne de Baya du réalisateur Azzedine Meddour. Cette année, la célébration sera marquée aussi par un nouveau concept d’organisation, en ce sens que, pour chaque domaine artistique, une journée entière est consacrée. Le cinéma, la chanson mais surtout le théâtre sont ainsi des chapitres qui seront abordés avec une animation particulière par la chanson. C’est le grand spectacle-hommage à Kamel Hammadi qui retiendra, le plus l’attention. Une rencontre qui se voudra une reconnaissance pour le travail colossal réalisé par l’artiste et surtout les énormes services rendus à la culture algérienne en général, kabyle en particulier. En plus du nombreux public que la salle des spectacles de la Maison de la culture aura certainement du mal à contenir, l’hommage à Kamel Hammadi sera aussi marqué par la participation de grandes figures de la chanson algérienne qui apporteront leur témoignages sur la vie et l’œuvre de l’artiste.

“Il taille ainsi, depuis un demi-siècle, des œuvres sur mesure pour les plus grands interprétes de la chanson kabyle et nord africaine, parmi lesquels figurent l’illustre El Hadi M’hamed El Anka, H’nifa, Aït Menguellet, Athmani, Karima, Khaled, Mami et Bien évidemment, Nouara, son épouse, première star algérienne, avec Slimane Azem, de l’industrie musicale française couronnée d’un disque d’or en 1970, est-il écrit en introduction du programme de célébration de la journée de l’artiste, conçu par la direction de la culture de Tizi-Ouzou.

Kamel Hammadi, de son vrai nom Larbi Zeggoune n’a pu s’empêcher de tenter l’aventure de devenir chanteur, et c’est en octobre 1959 qu’il enregistrera, à Paris, quelques titres dont Yidhem, Yidhem et Lheqnrekba. Cependant c’est l’écriture qui le retiendra le plus pour s’imposer au bout de quelques mois, comme l’un des meilleurs écrivains de son temps. Dans la vie artistique algéroise des années 1950 – 1960, influencée par une tradition musicale d’expression arabophone en dépit d’une communauté kabyle dominante, le jeune homme, fier de son identité berbère, a pu faire entendre sa langue maternelle, composant en kabyle pour les grands maîtres de la chanson algéroise. Il puise son inspiration dans les préoccupations sociales quotidiennes de son peuple, incite notamment à la sauvegarde de l’héritage séculaire des ancêtres, aborde le spirituel et douloureux thème de l’exil sans pour autant négliger des sujets plus joyeux et pétillants dont la légèreté n’aura pour seul but que de plaire et de distraire, ajoutent les organisateurs avant de conclure : “mémoire vivante et artiste incontournable, Kamel Hammadi a joué un rôle prépondérant dans l’émergence de plusieurs artistes algériens. De Idir à Aït Menguellet, en passant par Djamel Allam et la génération raï, tous ont croisé la route d’un maître, bénéficiant de son influence et de son prestige pour les uns, de son génie créatif pour les autres.”

Lors de la journée du mardi, consacrée à la poésie, il est prévue une rencontre poétique animée par les lauréats des cinq précédentes éditions des journées de poésie d’expression amazigh Youcef Oukaci, Si muh U mhand.

Omar Zeghni

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