L’angoisse sécuritaire

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Une compétition à l’intérêt sportif discutable, mais qui va servir de répétition générale, à un an du Mondial qu’organisera l’Afrique du Sud, du 11 juin au 11 juillet 2010.

Blatter, qui s’est battu pour obtenir ce premier Mondial africain, est excédé par ceux qui doutent encore des capacités du pays de Mandela à relever le défi : « Encore maintenant, des médias en Europe me posent des questions à propos de l’Afrique du Sud. Je leur dis que cela va marcher. Des millions de visiteurs viennent en Afrique du Sud pour le tourisme. Pourquoi toutes ces questions à propos du football ? Est-ce la jalousie ? »

Réseau

Entre 350 000 et 450 000 fans étrangers, sont attendus en juin 2010 (contre 1,3 million en Allemagne en 2006). Mis à part le coût du voyage, la criminalité galopante est le talon d’Achille de l’Afrique du Sud (18 487 assassinats en 2008, soit 36,6 personnes tuées pour 100 000 habitants, contre 0,7 en France). Pour protéger les visiteurs, la police a recruté 40 000 hommes (ils seront 190 000 au total), acheté 10 canons à eau, 40 hélicoptères et 300 caméras de surveillance. “Nous avons organisé 146 événements internationaux depuis la fin de l’apartheid, y compris les Coupes du monde de rugby et de cricket, sans incident majeur”, dit Danny Jordaan, le directeur du comité d’organisation. “Je n’ai aucun doute concernant la sécurité pendant ce Mondial.” Pour la Coupe des confédérations, il y a tout de même eu un couac : selon l’hebdomadaire Mail and Guardian, les 1 200 employés de sociétés de sécurité privées, chargés de surveiller les stades, n’ont pas été recrutés à temps, et la police a dû prendre le relais. Interrogé, Jordaan a esquivé la question.

Transports

Pour Johan Burger, un expert de l’Institut des études de sécurité : « Ce manque de professionnalisme [du comité d’organisation, ndlr] est inexcusable et ne devra pas se répéter pour le Mondial. Mais, je suis très confiant : depuis 2003, notre taux de criminalité a baissé de 24 % et la police s’est très bien entraînée. »

L’an prochain, les alentours des stades, les hôtels, les principaux lieux touristiques et les transports seront hautement sécurisés.

Ainsi, dans les neuf villes hôtes, un réseau de bus rapide desservira les centres-villes, les stades et les lieux d’entraînement : les arrêts, tous les 500 mètres, seront équipés de caméras de surveillance.

Ce réseau aurait dû être mis en place cette année. Mais les travaux ont été suspendus, suite à de violentes actions de protestation menées par les chauffeurs de taxis collectifs privés. La négociation a repris lundi dernier… Au total, le gouvernement a investi 1,33 milliard d’euros dans les infrastructures (construction de 4 nouveaux stades qui seront terminés fin 2009, un nouvel aéroport à Durban, la rénovation des autres, l’élargissements des autoroutes, etc.). On est loin des 680 millions d’euros prévus au départ. Mais rien n’est trop beau pour prouver au monde que l’Afrique du Sud est à la hauteur. « Quand nous avons obtenu l’organisation de la Coupe en 2004, tout le monde s’est réjoui, se souvient Danny Jordaan ». Deux semaines après, les articles alarmistes ont commencé : « Les stades ne seront pas prêts », « La circulation sera un enfer », « La Fifa a un plan B pour déplacer la Coupe ».

Cela n’a jamais cessé. Mais on peut être Africain et être de top niveau, regardez Mandela!

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