Quelle place pour la lecture en été ?

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Dès que l’été pointe son nez, l’ennui commence. Il y a ceux qui préfèrent le combattre en voyageant ou en se baignant pour changer d’air. Mais ce n’est pas donné à tout le monde de passer des moments de plaisir et de détente. Et pour vaincre l’ennui, il y a ceux qui préfèrent se rendre dans les bibliothèques pour s’évader en voyageant à travers les personnages de ces milliers d’histoires et de romans. Ces milliers de livres anciens, ou bien nouveaux qu’englobent les bibliothèques de notre pays. Y trouve-t-il des lecteurs et des amoureux de la littérature ?

Hier, une journée où le thermomètre a affiché 40°, on s’est rendu dans plusieurs bibliothèques d’Alger-Centre. Elles étaient pleines de monde. Notamment des personnes approchant la cinquantaine. « Des lunettes aux yeux et un livre dans les mains » c’est la scène qui s’offrait à nous dans ces bibliothèques.

Mohamed, cinquante-six ans, est un des lecteurs qui ont tenu à expliquer l’absence des jeunes en ce lieu : « Les jeunes d’aujourd’hui n’ont pas goûté à la détente et aux moments de magie que la lecture peut leur offrir, elle donne non seulement le savoir mais elle procure aussi le plaisir. »

« En été, les bibliothèques algériennes s’encombrent de lecteurs qui viennent découvrir les dernières nouveautés, des romans de tous genres classiques, littéraires, policiers, des bandes dessinées, etc. » nous a annoncé le propriétaire d’une bibliothèque à Alger-Centre qui veut stimuler les jeunes par le goût de la littérature, leur faire aimer la lecture de façon à leur faire percevoir la multiplicité des cheminements que les enfants peuvent « inventer ».

Pour voir le regard de l’autre catégorie de la société, « les jeunes », on a rencontrés Nassima, une vingtaine d’années, qui dira : « Je préfère découvrir le monde de la culture en utilisant Internet c’est beaucoup plus rapide, d’ailleurs je pense que les livres à notre époque ne s’utilisent pas trop ».

Selon une étude prospective réalisée par le Centre mondial de consulting économique et de prospective, le taux de lecture de livres en Algérie ne dépasse pas les 6,8%, alors que celui des personnes ne lisant point est de 56,86%. Lors d’une intervention au premier colloque national sur “la réalité et les perspectives de la lecture en Algérie”, le directeur du centre, Abdallah Bedaida, a précisé que ces statistiques découlent d’un sondage mené auprès de 1 000 personnes au niveau de 10 wilayas du pays et visant à faire la lumière sur la lecture en Algérie qui, révèle t-il, est “ quasiment absente”. Avec les nouvelles technologies, la lecture trouve une autre identification celle de surfer, ce moyen qui a fait perdre le charme à la lecture qui ne trouve pas sa place parmi la jeunesse algérienne.

O. S.

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