Déclarée ouverte depuis lundi dernier, la dite assemblée a été finalement levée samedi dernier sans qu’aucune avancée notable soit enregistrée. Sauf cette dose d’humour qu’avait laissé filler le maire publiquement en marge d’une séance devant les journalistes en comparant le feuilletant de son APC à celui de Dallas… Rien que cela. Cela renseigne que, malgré tout, le maire… garde toujours le sourire !
Trêve de plaisanterie, l’APC de Tizi-Ouzou n’est donc toujours pas au bout de ses peines. Elle reste toujours bloquée faute d’un nouvel exécutif qui fait jazzer… A en croire les nouveaux développements de l’affaire, la situation est la conséquence directe du bras de fer engagé entre les élus protestataires qui réclament le départ du 1er vice-président et celui du président de la commission sociale, et… le mouhafedh qui semble tirer les ficelles en coulisses. On dit que c’est lui qui serait en train d’imposer des listes au maire. « Tout le monde sait ça », avance un élu de la majorité. « Sinon comment expliquer à chaque fois le revirement de dernière minute du maire ? » Notre source raconte qu’il a été convenu, à plusieurs reprises, entre le maire et le groupe des élus contestataires le maintien de l’exécutif sortant avec seulement le changement des deux élus montrés du doigt. « C’est la proposition qui lui a été renouvelée à chacune des rencontres que les deux parties ont partagées », révèle t-on. « Et à chaque fois, le maire donnait son accord ! » Mais au jour de l’AGE, il a toujours fait machine arrière. Lundi, par exemple, « il a fait mine d’ignorer tout ce qui a été conclu la veille. Il a demandé aux élus de lui faire des propositions en pleine assemblée alors que c’était à lui d’en faire et de soumettre au vote… » Lors de cette séance, le maire finira par suspendre les débats tout en laissant l’assemblée ouverte au mercredi. Au nouveau rendez-vous, il fut contraint de reporter la séance faute de quorum avec le boycott décidé par les onze élus contestataires. Samedi, il a encore reporté la séance pour cause de décès… A vrai dire, les raisons d’un tel comportement, qui met à nu les intentions du maire à gagner du temps, il faudrait les chercher du côté de la mouhafadha FLN qui continue d’exercer une terrible pression sur lui pour composer un tout autre exécutif avec le maintien des deux élus FLN mis en cause. En effetm pas plus loin que samedi dernier, le mouhafedh aurait donné au maire une énième liste qui aurait consacré une nouvelle majorité scellée entre le FLN, le FFS et le RCD. Dans ce nouvel exécutif, avorté toutefois, l’élu FLN décrié par le groupe des onze était maintenu à la 1re vice-présidence ; le FFS aurait eu pour sa part une vice présidence, une commission, et trois délégations de signature. Mais ledit exécutif n’a pu être voté, le deal ayant été déjà diversement « apprécié » entre les parties engagées dans les discussions. Quelque six élus FLN sont contre cette proposition de leur parti. Le deuxième vice-président du parti RCD, fidèles à son intégrité et à sa ligne de conduite, persiste dans sa position malgré la pression de son parti. Au FFS également, on ne semble pas tous partager cette nouvelle composition. D’ailleurs, hormis deux qui se sont présentés, le reste a préféré bouder le rendez-vous. Aucun consensus, en somme, ni à l’intérieur des partis ni au sein des exécutifs qui se font et se défont. Aux dernières nouvelles qui restent toutefois à vérifier, le groupe des onze compterait, à défaut d’une conférence de presse, rendre publique une déclaration pour se démarquer de cette mascarade dans laquelle est en train de s’enliser l’APC en portant à la connaissance de la population locale les vraies raisons du blocage qui perdure. En attendant, c’est le mouhafedh qui est ciblé par une déclaration diffusée ces derniers jours à Tizi-Ouzou. La responsabilité de la situation qui prévaut au sein de l’APC lui est endossée… C’est en partie vrai. C’est en tout cas sous son règne que le FLN a été malmené, éclaboussé, sali, souillé à Tizi-Ouzou comme il ne l’a jamais été par le passé. Cette affaire de l’APC en est l’illustration. Le maire, l’a compare à Dallas. La comparaison est belle, mais limitée. Il est vrai qu’à Dallas, ce sont des épisodes à rebondissement qui n’en finissent pas. Il est aussi question de combines, de querelles, de coups bas, d’escroquerie… Sauf qu’à Dallas, on se livre des batailles autour de puits de pétrole, non de minables sacs de ciment, de bâches, de pièces détachées… Et puis, à Dallas, tout le monde est beau : Sue Ellen, Bobby, JR, alors là Paméla…
Rachid N.