Construction inachevée ! Cela fait déjà une année que le ministère de l’Habitat a annoncé le projet de loi relative aux édifices non achevés et aux éternels chantiers. Ces décrets censés être remis à chaque APC et daïra, traînent toujours. « Les quatre lois sont promulguées par le département de Noureddine Moussa, il y a presque un an, ne sont pas parvenues auprès des institutions concernées, telles les APC et les daïras », fait remarquer un élu de la wilaya d’Alger.
La rencontre d’hier tenue à Alger a regroupé les cadres du ministère de l’Habitat à leur tête M. Aït Saâda, directeur de construction auprès du ministère de l’Habitat et les différents agents du secteur. Devant un parterre d’architectes, d’élus municipaux et des responsables d’urbanisme et du foncier, le débat s’est accentué sur le phénomène qui menace continuellement les espaces urbains. Le désordre qui caractérise le tissu urbain est une affaire de chaque citoyen, a réagi un autre responsable. Avec les 1 541 communes réparties que compte l’Algérie, sa tâche lui semble complexe. En relevant les causes, l’orateur évoque au premier lieu, le problème financier, qui s’ajoutent à d’autres contraintes tels le foncier, le choix personnel…
De l’avis des architectes, ces derniers ont soulevé le problème autrement. Pour eux, l’anarchie qui gangrène les espaces urbains est due à l’absence de leur consultation. Ainsi, les architectes ont émis préconisé d’intégrer les spécialistes en la matière afin de mieux gérer le secteur. « Il y a des règles d’urbanisme moderne auxquelles il faut se soumettre. L’Algérie aujourd’hui jouit de plus de 12 000 architectes, qu’il faut bien insérer dans les bureaux de l’urbanisme des APC, et aussi dans les SLEP, DLEP de chaque daïra », a asséné un architecte. L’intervenant a même évoqué le rôle des géomètres. Selon lui, la contribution de ces derniers est indispensable. « Avant d’étudier la construction, il faut procéder à une enquête foncière », a-t-il répliqué avant de lancer un défi à l’égard des élus locaux en disant : « Depuis 1990, aucun de ces responsables n’a eu le courage d’affronter les architectes. » De son côté, le représentant du département de l’habitat, M. Aït Saâda, a en revanche taquiné son adversaire. « Les architectes ne sont pas organisés pour les impliquer », rétorque-t-il. L’interlocuteur a préféré poursuivre en citant les grands chantiers engagés par l’état. Pour lui, l’appel fait aux entreprises étrangères demeure l’exemple à citer pour justifier l’inaptitude de ces architectes.
En conclusion, et s’agissant de ce projet de loi, les invité ont rappelé que la loi sur la mise en conformité des constructions et leur achèvement a pour objectif de mettre un terme à l’état de non-achèvement des constructions, de mettre en conformité les constructions réalisées ou en cours de réalisation antérieurement à la promulgation de la présente loi et de fixer les conditions d’occupation et d’exploitation des constructions. Elle vise également à promouvoir un cadre bâti esthétiquement et harmonieusement aménagé et à instituer des mesures coercitives en matière de non-respect des délais de construction et des règles d’urbanisme.
A Slimani