Les laborieux efforts que l’invité de BRTV de mardi dernier a déployés pour s’enfoncer dans un narcissisme peu porteur ont déteint notoirement sur la logique d’ensemble et le logos du personnage au point de donner cette impression d’une démonstration bancale où, curieux paradoxe, la fuite en avant et la rogne disputent la vedette à une inédite infatuation. Sur ces entrefaites, on est resté – hormis l’embarras et la gêne qui nous ont envahis en tant que téléspectateurs kabyles – presque au point mort. La question se rapportant à l’assassinat de Matoub a été diluée dans un maquis d’arguties, de faits divers et d’ingénues confessions si bien que personne n’y a trouvé son compte. Les faits relatifs à l’histoire de la guerre de Libération ont bénéficié plus de lectures ou d’interprétations personnelles que de vérités établies.
Quant au parcours et à la vie du parti du RCD, l’orateur a cru pouvoir volatiliser et effacer d’un coup de baguette magique les lézardes et les dissidences qui déchirent cette structure devenue une véritable “centrifugeuse” qui jette à la marge les contestataires et happe la substantifique moelle du parti dans un infernal mouvement de vortex.
La manière de s’en prendre à notre journal et à son premier directeur n’honore ni le personnage, ni la structure partisane dont il se réclame, ni la mouvance démocratique dont il voudrait devenir le tuteur.
Ce fut – dans la peu confortable posture qui fut la sienne au moment de sérier les “amis politiques” de Matoub – moins un moment d’étourderie qu’une éclatante entreprise de diversion. La vérité et la morale n’y gagnent rien.
Amar Naït Messaoud
