A voir la nouvelle composante, il en ressort une victoire éclatante du groupe des onze qui avaient fait, pour rappel, de la mise à l’écart des désormais ex-premier vice-président et de l’ex-président de la commission sociale leur cheval de bataille.
Tous les deux ne figurent, en effet, plus dans la nouvelle équipe qui compose le nouvel exécutif de l’APC. Mieux, leur départ a été quasiment le seul élément qui retient l’attention dans le remaniement auquel a procédé le maire, puisque M. Benamara élu RCD, et Mme Kasmi du RND ont gardé chacun sa vice-présidence. M. Debiane a fait son entrée en héritant de la quatrième vice-présidence, chargé des relations extérieures. La première vice-présidence a été attribuée à M. Chernaï. Ce dernier sera chargé de l’administration et des finances, tandis que M. Djebbara a été promu à la tête de la commission sociale. Voilà pour l’exécutif, qui sera donc mené par M. Belhadj, maire en place reconduit également par la majorité des présents à l’AGE, boudée par cinq élus du FFS. On a relevé aussi l’absence d’un élu RCD, et d’un autre FLN au moment où un élu du FFS s’est distingué par sa présence remarquée en votant contre la proposition du maire. Mais son acte a été sans aucune incidence sur l’approbation de la nouvelle équipe. Au chapitre des commissions, mis à part donc Djebbara qui a pris la commission sociale, M. Zemirli du RND et Mammar du RCD ont été désignés respectivement à la tête des commissions de l’urbanisme et des finances et économie. Sur un autre plan, un vaste mouvement a été entériné chez les délégués donc certains ont été mutés sur “mesures disciplinaires”. “Tout le monde sait qui a fait quoi”, commente brièvement un élu à ce sujet. M. Malki s’est retrouvé à Redjaouna, Aït Amar Salah à Tala Athmane, Kheroub à Azib Ahmed, Moula à Kemouda, Ould Chikh à la Nouvelle-Ville de Tizi-Ouzou, Ouahioune à Boukhalfa et Bouaraba à Bouhinoune. “C’est un grand pas que l’assemblée a réussi par cette première étape en attendant de revoir les choses plus en profondeur, notamment dans la composition des commissions ou des changements sont à prévoir également pour repartir du bon pied dans le travail”, devait dire cet autre élu. Pour rappel, les nouvelles composantes des instances de la mairie ont été déterminées lors de la réunion P/APC, élus, tenue le 30 juin dernier sous la pression du wali. D’ailleurs, au bas du PV qui a sanctionné ladite rencontre, on pouvait lire cette phrase révélatrice, à plus d’un titre, sur le ton qu’avait utilisé le wali alors qu’il recevait le maire dans son bureau : “Le président a tenu à expliquer aux présents que ce procès-verbal sera transmis en priorité au wali sous couvert du chef de daïra et aux directions des partis, suite à la réunion (entretien) du P/APC avec M. le wali”. En prenant le wali à témoin de cette réunion, le maire redoutait visiblement un changement de position chez certains élus, ou peut-être, un énième coup de force de certaines directions de partis qui capoteraient cette sortie de crise qui se dessinait. Le maire en personne avait, en effet, divulgué précédemment avoir subi des pressions de la direction locale de son parti pour maintenir certains noms. Le deuxième vice-président du RCD n’a pas été épargné non plus par la direction locale de sa formation. C’est un secret de polichinelle sur la place de Tizi-Ouzou. Un PV de négociations entre le FLN, le RCD et le FFS a été même établi, signé et cacheté par la mouhafadha FLN de Tizi-Ouzou. Finalement, des élus de ce dernier parti cité, en ont décidé autrement, en s’en tenant à l’alliance FLN, RCD, RND… Du coup, ils ont confirmé, une nouvelle fois, que la crise de l’APC de Tizi-Ouzou a été avant tout une bataille interne entre élus FLN (seul le maire a été épargné eu égard à son passé révolutionnaire… au sein du même FLN). Difficile alors de dire que tout va pour le mieux au FLN. C’est la triste réalité de ce parti à Tizi-Ouzou. On peut l’ignorer en jouant avec les chiffres et les mots, mais pas avec les faits. Ces derniers sont têtus.
Rachid N.