RN30, 3e tranche : Les travaux à la traîne

Partager

Le projet de modernisation de la RN30 M’chedallah – Tizi-N’koulal — un tronçon d’à peine 27 km lancé en 2005 risque de s’étaler sur la même durée que le…métro d’Alger. En effet,la première tranche n’ayant été livrée qu’au printemps de l’année en cours, la 2e tranche en voie de finition. Pour la 3e et dernière tranche, sa livraison risque de prendre des années encore, vu que la partie rocheuse étant confiée à une entreprise spécialisée Italienne laquelle ne s’est plus manifestée depuis l’étude préliminaire qu’elle a effectuée l’année passée. Nous croyons savoir que cette entreprise «patine» sur un projet du coté de la corniche entre Kherrata et Jijel, quant à la 2e partie de cette dernière tranche longue de quelques 4 km prise en charge par une entreprise locale, les terrassements qu’elle a commencés en 2008 ne sont à peine qu’a 60% en raison d’un arrêt total des travaux durant la saison d’hiver où les conditions atmosphériques ne permettaient aucune activité en ces lieux situés à 2000 m d’altitude. L’autre facteur important qui explique les lenteurs avec lesquels sont menés les travaux, est amputable aux moyens humains et matériels dérisoires engagés sur ce projet qui en plus des difficultés du terrain au relief fort accidenté, nécessite la réalisation de nombreux ouvrages d’arts. Nous avons constaté de visu la semaine écoulée qu’en tout et pour tout, cette entreprise dispose sur son chantier en plus d’une dizaine d’ouvriers entre maçons, manœuvres et gardiens d’un chargeur, une niveleuse et d’un brise-roche. Est-ce que c’est avec une équipe et un matériel aussi réduits que l’on pense livrer ce projet avant le retour du mauvais temps ? Les délais de livraisons étant déjà largement dépassés à au moins de 30% de la réalisation de la totalité du projet.

Nous apprenons sur les lieux que le reste du matériel est engagé dans d’autres projets hors wilaya, la boulimie de cet opérateur risque de prolonger indéfiniment la livraison de ce dernier tronçon de la RN 30. Ni l’utilité stratégique de cette route sur plusieurs volets : économique, sécuritaire, touristique et même culturel, ni le grand intérêt que lui portent les citoyens ne semblent être pris en considération et par le maître de l’œuvre et par le maître de l’ouvrage. Jamais depuis l’indépendance, un projet n’a été suivi avec autant d’impatience par les populations des versants nord et sud du massif du Djurdjura, c’est par d’interminables groupes que les riverains affluent des deux cotés pour soupeser, juger et critiquer avec une excitation non feinte, l’avancement des travaux ; des visiteurs qui dérangent sachant que parmi eux, figurent toujours quelques-uns qui maîtrisent parfaitement ce domaine des travaux publics et qui ne peuvent s’empêcher de soulever des observations et des réserves gênantes pour tous ceux qui sont concernés par la réalisation de ce projet, qui ne peuvent répondre que par des regards furibonds, l’air de dire «en quoi cela vous regarde?» et pourtant s’agissant d’un projet d’utilité publique, ça regarde et de prés, n’importe quel citoyen, c’est un projet d’une importance capitale pour cette partie de la Kabylie. Ceci explique cela.

Oulaïd Soualah

Partager