Un patrimoine oléicole décimé par les incendies

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Deux incendies ravageurs ont détruit à des degrés divers des plantations d’oliviers à Bourar au nord de Beni Mansour, dans la commune de Boudjellil. Le premier est survenu dans l’après-midi de jeudi, favorisé, dit-on, par une chaleur exceptionnelle et une végétation luxuriante particulièrement inflammable. 400 ou 500 oliviers ont été partiellement ou entièrement détruits par les flammes. Les estimations sont de Rachid Hamitouche, l’un des 4 ou 5 propriétaires des oliveraies touchées par le sinistre. Joint par téléphone, vendredi matin, Rachid, également président de l’association des oléiculteurs à Bouira, se dit irrité par la fréquence des incendies qui déciment, depuis juin dernier, le patrimoine oléicole du hameau de Bourar qui en est à son quatrième sinistre et à son troisième en une semaine. Ce paysan qui a d’ailleurs travaillé laborieusement ces dernières années à greffer des oléastres pour étendre et moderniser son verger oléicole dans le terroir ancestral, fait part de soupçons selon lesquels cette catastrophe qui s’abat sur l’olivier à Bourar, au même site, deux fois en huit jours, semble privilégier l’hypothèse de la piste criminelle de l’incendie de jeudi. Enfin, il ne nous en dira pas plus, hormis que le feu est parti d’un endroit broussailleux non loin d’une piste reliant Beni Mansour à Boudjellil, transitant par le petit village isolé de Bourar où le verger oléicole continue, ne sait-on au nom de quelle malédiction, à être rasé par le feu.

Autre incendie qui a touché des richesses oléicoles dont on dit qu’elles étaient en production vers 1870, une oliveraie de 200 arbres consumés par la catastrophe. Sur les lieux du sinistre, on peut apercevoir un champ de cendres méconnaissable et des oliviers roussis ou calcinés jusqu’au tronc principal. Beaucoup d’entre eux ont d’ailleurs fini par s’écrouler sous la puissance destructrice des flammes. La propriété, selon une personne âgée, appartient à la famille Aoun du village Ath Vouaâli situé presque à la limite des frontières territoriales entre les wilayas de Bouira et de Bgayet.

“C’est l’une des rares catastrophes que je garde en mémoire”, s’alarme l’homme qui a une parfaite connaissance topographique et historique des lieux parcourus par le feu. Et de se lamenter, chemin faisant, en faisant remarquer qu’“un olivier de cette propriété sinistrée coûterait bien facilement 30 000 DA, et plus, des générations se sont relayées pour le cultiver jusqu’en 2009 !”

Z. Z.

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