Dans la déclaration préliminaire lue par Mouloud Salhi, président de l’association Etoile culturelle d’Akbou, le mouvement associatif a donné le ton de ce qui allait constituer le sujet de la rencontre. En effet, le Collectif des associations d’Akbou (CAA) signale dès le début que “l’assemblée communale d’Akbou se retrouve aujourd’hui dans une situation de blocage sans précédent, dans une inertie qui paralyse l’ensemble des projets.”
Enumérant quelques anomalies constatées dans la gestion de la collectivité que l’impasse actuelle accentue de façon gravissime, le CAA se dit “conscient des responsabilités et de l’ampleur chaotique et multidimenstionnelle que prend cette situation”. Initiateur et “acteur incontournable de développement”, le mouvement associatif compte à travers cette démarche “se positionner par rapport aux problèmes de l’heure”. “Considérant que la situation actuelle dépasse largement l’assemblée communale”, le CAA estime qu’“il est du devoir de la société civile et de tout un chacun d’apporter sa modeste contribution” pour le dénouement de la crise qui secoue actuellement l’APC, qualifiée comme l’un “des seuls espaces favorables à l’épanouissement et au développement de la population”.
Favorisant la concision et l’efficacité dans leurs démarches de recueillir les opinions de l’assistance, le secrétariat de la rencontre a limité le temps d’intervention à trois minutes pour les présidents des associations et les invités et à dix minutes pour les élus présents. Alors que l’idée maîtresse exprimée par la majorité des intervenants plaide pour une médiation entre les sept élus et les membres de l’exécutif en vue de réunir tout le monde autour d’une même table pour trouver une solution et réduire le fossé qui sépare les uns des autres, certains des intervenants, “en bons gestionnaires de conflits”, ont proposé “la constitution d’une commission dont la tâche est de rechercher la bonne information à même de poser un bon diagnostic ; seul outil en mesure de convertir le conflit en problématique admettant des solutions”.
D’autres accusateurs se sont interrogés sur le rôle que joue l’administration dans ce conflit ! Intervenant en tant qu’habitant de la commune d’Akbou, le président de l’APC d’Ighram, Ibaliden Boussaâd, a, après avoir comparé sommairement les revenus des communes Ighram, Ichalden et Tamokra à ceux de la commune mère Akbou et croyant que le calcul des intérêts prime toutes les autres considérations à Akbou, estimé que seule l’Inspection générale des finances (IGF ) est en mesure d’apporter les éclaircissements nécessaires pour la résolution de l’équation akboucienne.
Les interventions les plus pertinentes sont venues des élus de l’APC qui ont, un tant soit peu, éclairé l’assistance sur la crise qui prévaut actuellement à l’APC d’Akbou. Usant d’un ton fort n’admettant aucune concession, tous ont réclamé la présence du président de l’APC, officiellement en congé de maladie lors du dernier rejet de l’ordre du jour proposé pour délibération, comme condition sine qua non pour l’amorce d’un débat à même de débloquer la situation.
Une réunion entre les présidents des associations aurait lieu hier après-midi entre les présidents des associations pour décider de la suite à donner à cette démarche. Il est attendu de cette réunion la constitution d’un comité de sages dont la mission serait le rapprochement des élus antagonistes.
Ayant vécu au rythme d’un croisement de fer périodique entres les élus depuis les élections locales de novembre 2006, la crise qui secoue l’APC d’Akbou vient de franchir un pas décisif par l’implication directe et intense de la société civile.
“Le mur du silence est brisé : c’est l’essentiel !”, a déclaré l’élu Rachid Hamidouche à la fin de la rencontre.
B. Sadi
