Que de désagréments !

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Durant cette saison, la formule a bien évidemment changé en devenant plus ingénieuse, mais en filigrane, l’objectif reste le même : appâter les estivants avant de les obliger à dénouer leurs bourses pour payer un service qu’ils n’ont jamais réclamé.

Se trouvant sur les plages en permanence, des individus de tout âges, apparemment sans scrupule, occupent, d’une manière somme toute déconcertée, les rivages des places et procèdent au “rançonnage” de tout venant.

Le procédé est simple : au lever du soleil, ils se partagent les espaces en dressant des tentes et en plantant des parasols tout au long de la plage, bravant ainsi toute autorité. D’autres, squattant des espaces eux aussi sur les plages, ont carrément installé des commerces de fortune, où diverses marchandises sont vendues. C’est ainsi que ceux qui s’y rendent se trouvent contraints de louer soit une tente ou bien un parasol.

Cela va sans dire que les aires de stationnement ont été de tout temps payantes. Réduits en impuissance, les estivants se voient pris en étau : soit payer “les offres de service” sinon rebrousser chemin. Un véritable dilemme pour eux. Et pourtant, les services de sécurité sont présents sur les lieux !

Devant cette inextricable situation, l’estivant ne sait plus où donner de la tête pour jouir pleinement de son droit. Autrement dit, accéder et s’installer sur la plage sans être rançonné.

Il faut dire que les estivants qui se rendent sur les plages de la wilaya de Bgayet payent trop cher pour piquer une tête. Sur pratiquement l’ensemble des sites, à défaut de trouver un petit carré de sable où l’on peut mettre son parasol et autres articles pour s’installer confortablement sans se faire cramer la peau, l’on paie au bas mot jusqu’à quatre cents dinars pour se permettre ce luxe. Nombre d’estivants se plaignent de cet état de fait. Ils ont attiré à maintes reprises l’attention des pouvoirs publics.

En vain ! Les maîtres des lieux sévissent toujours et personne n’ose intervenir pour mettre un terme à ces pratiques, en clair illégales. La plage où les dérives sont plus flagrantes est sans conteste celle de Boulimat.

Là, des escouades d’individus désarçonnent les estivants en les obligeant à payer un service qu’ils n’ont jamais demandé. “Il y a une véritable démission des pouvoirs publics. Sinon, comment expliquer que des individus squattent en toute impunité la plage. Beaucoup de familles sont pénalisées. J’en ai vu quelques-unes qui ont été obligées à faire demi-tour. Jusqu’à quand allons-nous endurer ce cauchemar”, peste un hôtelier de la région. Selon lui, pour profiter des plaisirs de la mer à Boulimat comme tout ailleurs, il faut payer.

D’ailleurs, ajoute-t-il, plusieurs familles l’ont vérifié à leurs dépens en subissant le diktat des squatteurs. Si l’on n’ose pas se plier à leurs injonctions, explique-t-il, on les oblige d’une manière ou d’une autre à chercher où se mettre. “Comme ils sont nombreux (les squatteurs), les familles ne trouvent plus où s’installer. Souvent, elles se retrouvent dans l’obligation de changer de destination”, s’indigne-t-il. Pour lui, cette situation illustre on ne peut mieux la situation qui prévaut sur les plages de la wilaya de Bgayet. D’ailleurs, beaucoup d’estivants se sont déplacés à notre rédaction pour se plaindre de cet état de fait et nous faire part des agissements de ces bandes de jeunes qui les importunent sur les plages, en rappelant au passage qu’ils ont saisi à maintes fois les autorités locales, mais se désolent-ils, rien n’est fait pour tirer un trait sur une situation qui devient au fil des jours inquiétante.

En outre, il y a lieu de signaler que la circulaire du wali de Bgayet interdisant l’utilisation d’engins motorisés sur les plages n’est aucunement respectée. Il suffit de faire une virée du côté de Boulimat par exemple pour constater que des personnes roulent avec ces engins sans qu’ils ne soient inquiétés par quiconque. D’autres, à bord de bateaux de plaisance ne respectent pas aussi le périmètre de sécurité car naviguant à une cinquantaine de mètres seulement de la plage. Tout au long des rivages, des pédalos sont stationnés privant ainsi les enfants de profiter des plaisirs de la mer. De même, les femmes ne profitent plus du va-et-vient des vagues, qui leur lèchent par intermittence les chevilles.

Dalil S.

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