La nouvelle réglementation relative au code de la route adoptée récemment par le Conseil des ministres a suscité discussions et débat dans les cafés maures. Ce qui est bien en soit. Pour autant, la révision à la hausse des sanctions portant sur les contraventions routières, a elle seule, aboutira-t-elle au résultat escompté ? Nos routes seront-elles moins meurtrières ? Autrement dit, verra-t-on les chauffards qui sèment la terreur sur les routes revenir à de meilleurs sentiments ?
Insouciance, négligence sont les qualificatifs à accoler aux conséquences peu amènes des usagers de la route, faisant fi des règles régissant le code, voire même des sanctions encourues une fois la contravention commise. C’est ce qui laisse supposer que le durcissement de la réglementation ne sera, sous un angle, qu’“un coup d’épée dans l’eau”. D’ailleurs, le sous-directeur de la circulation au ministère des Transports, Messaoud Nacer Tahar, intervenant, avant-hier, sur les ondes de la Chaîne III, a clairement souligné que les contrevenants ne s’acquittent pas des amendes qu’ils leur sont infligées. A peine 3% de recouvrement des amendes forfaitaires sont enregistrés.
Sinon comment expliquer que les 4 000 morts et les 60 000 blessés, sans compter les frais de prise en charge de ces derniers pour leurs soins et le fait que les handicapés sont une tare pour la société, ne suffisent-ils pas à ramener à la raison les fous du volant ?
Selon les statistiques, la catégorie de conducteurs de véhicules de gros tonnage est impliquée à hauteur de 15% dans les accidents de la route. Sans omettre de citer les conducteurs en état d’ivresse qui, eux aussi, font parler d’eux souvent sur les lieux des accidents. Certes, le durcissement de la réglementation (amendes et peines d’emprisonnement, retrait de permis…) notamment, pour certaines catégories de conducteurs, comme ceux des véhicules de transport en commun, de transport de marchandises et de matières dangereuses, peut contribuer à diminuer le taux de fautes commises, mais cela demeure très insuffisant et même inadéquat pour résoudre l’équation de l’hécatombe routière. Conduire est avant tout une responsabilité. Pour cela, une politique globale innovée et axée sur des outils pédagogiques, tel le permis à points et probatoire, sera à même d’induire, peu à peu, une réforme dans le secteur du transport. Bien évidemment, en tenant compte du volet formation, sensibilisation et des réalités du terrain ; la densité du parc auto national et les infrastructures routières. En attendant, une prise de conscience effective au sein de la société, les campagnes de prévention initiées tous azimuts prendront le relais.
Ahmed Kessia