Peur sur la Kabylie

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L’été de la Kabylie s’est avéré plus chaud que prévu. Des forêts brûlent, des bombes explosent, des hommes sont kidnappés, des banques dévalisées et la liste de victimes devient tout aussi longue que celle des malheurs qui frappent la région.

Dans ce décor aux couleurs rougeâtres, comme le sont le feu et le sang, les citoyens, hébétés, apeurés, souvent désappointés ne font qu’observer et constater. Depuis le début de l’été, en effet, les forces de sécurité et les serriate terroristes activant dans la région se livrent une guerre impitoyable devant une popoulation qui ne sait plus quel comportement adopter.

Le mois de juillet aura été particulièrement infernal, notamment dans sa dernière quinzaine ou pas moins de cinq attentats meurtriers y ont été perpétrés contre les forces de sécurité. Il y a à peine 10 jours, deux attaques synchronisées à la bombe ont fait 1 mort (militaire) et 8 blessés à Azazga et Azeffoun. Quelques jours plus tard, ce sont deux autres soldats qui avaient perdu la vie près de Béni-Douala dans une embuscade éclair. Hier encore, un autre militaire a été grièvement atteint, par les éclats d’un engin explosif de fabrication artisanale qui a visé une unité de parachutistes qui revenait d’un poste de surveillance à quelques encablures de la localité de Tadmaït.

Mais, aussi paradoxal que cela puisse paraître, cette nouvelle recrudescence terroriste a coïncidé avec une impressionnante poussée des services de sécurité.

Des observateurs de la scène sécuritaire régionale n’émettent aucun doute quant au lien direct entre cette offensive et la venue, il y a quelques jours, du général-major Gaïd Salah à Tizi-Ouzou. D’ailleurs, expliquent nos interlocuteurs, les résultats de cette nouvelle politique de redéploiement sécuritaire n’a pas tardé à porter ses fruits : 8 terroristes ont été abattus en moins de 48 heures dans la wilaya de Tizi-Ouzou : 5 dans la nuit de samedi au village Hidoussa de Tadmaït, 2 autres dans la nuit de lundi dans la daïra de Béni-Douala et le dernier, mardi au petit matin, tout près du village de Kaf Laâgab, toujours à Tadmaït.

Le duel entre les forces combinées et les terroristes se fait du tac au tac. La population locale est donc appelée à plus de vigilance, car l’été est long et ce lot quotidien de chaleur et de terreur risque de se prolonger. Les kidnappings, les hold-up, les feux de forêt, les émeutes en seront certainement les accessoires!

Ahmed Benabi

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