256 hectares et près de 2 500 arbres fruitiers ravagés

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Le tissu floral ne cesse de se réduire comme peau de chagrin sous l’effet des feux dévastateurs que l’on signale çà et là, à travers la wilaya de Bouira. Une wilaya qui regorge d’immenses massifs forestiers représentant près de 26% de sa surface globale. A titre illustratif, la moyenne des dégâts enregistrés les deux dernières décennies dans la wilaya de Bouira s’élève à près de 1 091 hectares. Cette importante surface boisée consumée par les feux ravageurs prendra au moins plusieurs années pour sa régénérer, même si des actions de reboisement sont effectuées. Cette année encore, et depuis l’installation du plan de lutte contre les incendies, le 1er juin, les différentes unités de la Protection civile ont enregistré, jusqu’au 1er juillet, plus de 150 interventions à travers le territoire de la wilaya de Bouira. Les incendies (récoltes, broussailles, forêts) ont détruit plus de 256 hectares et près de 2 500 arbres fruitiers. Selon les services de la Protection civile, les feux de broussailles qui ont détruit 155 hectares ont été à l’origine de 108 interventions. 19 interventions ont été menées pour éteindre les feux de récoltes ayant ravagés 88,6 hectares dont des céréales (blé, orge). A propos de feux de forêt, 15 interventions ont été enregistrées par les éléments de la Protection civile.

Les différents foyers d’incendie ont dévasté 22,35 hectares de chênes et de pins. Par ailleurs et au cours de ce mois de juillet, caractérisé cette année, par une montée sensible du mercure, l’on signale des dizaines de foyers d’incendie à travers la wilaya, notamment en régions boisées situées à l’est de Bouira. Dans la région de M’chedallah, il ne se passe pas un jour sans qu’on signale des départs de feu. Ainsi durant la première semaine du mois de juillet, plusieurs champs céréaliers ont été consumés par les feux et des dizaines de vergers d’arboriculture en plus d’une centaine d’hectares de pins d’Alep. Ces feux ont été signalés notamment dans la commune d’El-Adjiba, Ahnif et Ath-Mansour. Dans cette dernière localité, un important incendie de forêt avait fait rage durant plusieurs jours dans le maquis de Chréa.

Toujours au cours de la même période, dans la commune d’El-Adjiba, une oliveraie avait été complètement consumée par les feux, suite à un incendie qui s’était déclaré au niveau d’une décharge publique, au nord du chef-lieu de cette commune. Les gros nuages de fumée qui s’étaient alors formés ont provoqué le blocage de la RN 5. Il faut dire que l’intervention des éléments de la Protection civile de M’chedallah avait évité le désastre car cet endroit abrite une vaste superficie d’oliviers s’étendant jusqu’au village d’Ighrem.

Quelques jours plus tard, et en moins d’une semaine, les citoyens de la région sont intervenus à plusieurs reprises et avaient pu éviter le pire. Dans la région de Semmache, au lieu dit Thakaats, des étincelles provenant d’une moissonneuse, qui intervenait sur un champ de céréales avait provoqué un incendie ravageur.

Ce sont des femmes armées de pelles et de seaux d’eau, les premières arrivées sur les lieux, qui avaient lutté contre les flammes pour sauver le conducteur de la machine. Ce dernier avait perdu connaissance en inhalant beaucoup de fumée. Voilà un geste à saluer et un exemple concret de l’implication des citoyens dans la lutte contre les feux aux côtés des sapeurs-pompiers. Un acte similaire avait été signalé du côté du village d’Ath-Ali-Outemim, dans la commune de Saharidj où des jeunes ont pu maîtriser un feu qui menaçait les cultures de ce village et celles du village voisin Ivelvaren ainsi que l’une des meilleures parties du Parc national du Djurdjura, dans la région de Tala-Rana. Au cours de la même période, un autre incendie s’était déclaré au niveau du massif forestier d’Assif-Asemadh à Tizi-Ghrane qui s’étend sur des milliers d’hectares entre la RN 98 (Selim), Tikjda et Saharidj. Cet incendie a pu être maîtrisé à temps. Depuis, près d’une dizaine de feux de forêt a été signalée dans la région de Bouira. Le plus important reste celui qui s’était déclaré la semaine dernière, dans la commune d’Ath Mansour.

D’importants moyens et de gros renforts ont été mobilisés durant toute la journée pour combattre cet incendie ravageur qui avait pris au piège plusieurs familles et usagers de la RN 5. Cette semaine encore, le massif de Tala-Rana sur les hauteurs de Saharidj, appartenant au Parc national du Djurdjura, a été dévasté par le feu (voire papier de Oulaïd Soualah). Les dégâts causés par ce feu s’élèvent à plus de 20 hectares. Sur ce site qui regorge des espèces végétales protégées, il n’en reste que des cendres.

Une centaine de “Pinus Nigra” communément appelés pins noirs, les seules espèces encore existantes en Algérie, ont été consumées par le feu. Parmi les dégâts, l’on évoque également une pépinière de sapins partie en fumée. En fait, et en plus de la perte des espèces végétales rares d’aucuns qualifient de désastre, c’est aussi la vocation touristique de la belle région de Tala-Rana qui a pris un sérieux coup. Même si l’on ne peut pas à l’heure actuelle avancer des chiffres exactes sur les dégâts occasionnés par les feux durant cet été, les chiffres communiqués chaque semaine par la Protection civile, dans son bulletin d’information hebdomadaire, sont édifiants sur le désastre écologique de cet été 2009.

Synthèse Djamel M.

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