Les protestataires venus en masse, veulent, à travers cette action, faire aboutir leur revendication de mettre en place des moyens matériel et humain pour garder ce passage.
Ce dernier, faut-il le rappeler, a été à l’origine de la mort de plus d’une dizaine de personnes causée par des trains dont la dernière en date, remonte au dimanche dernier. A 9h30, les premiers groupes ont commencé à se former, chacun y va de sa propre proposition. Au fur et à mesure que l’heure du rendez-vous s’approche, soit à 10h, les esprits commencent à s’échauffer.
On réclame d’abord la présence des autorités compétentes. Le maire se joint au rassemblement. Deux représentants locaux de la SNTF arrivent aussi sur le lieu de la contestation.
Ces derniers de prime à bord présentent leurs condoléances à la famille de la victime puis donnent quelques éclairages portant sur les modalités de la revendication. « Rien ne peut se faire sans un arrêté du ministère des Transports », affirment ces deux représentants.
La colère est montée d’un cran, en annonçant l’arrivée d’un train. Défiant la peur, les citoyens se sont mis en travers pour l’arrêter.
Le mécanicien freine et descend pour s’entretenir avec la population déjà en colère. « Pas question de vous céder le passage », disent-ils. Le train a effectivement été bloqué pendant deux bonnes heures. Une heure plus tard, le chef de daïra de Bechloul, accompagné d’une délégation régionale de la SNTF arrive.
Après avoir entendu les doléances des protestataires, le chef de daïra déclare dans la foulée : « C’est une revendication légitime. Vous avez raison de réagir ainsi. Je viens juste de prendre contact avec le ministère des Transports, et on s’est entendu qu’une commission composée du directeur régional par intérim de la SNTF et du président de cette APC se rende dimanche prochain à Alger, pour avoir l’aval du premier responsable de ce secteur à l’effet de prendre les dispositions qui s’imposent pour ce passage.”
Et ce n’est que vers midi qu’un terrain d’entente a été trouvé entre les deux parties. Les citoyens qui se sont dispersés dans le calme après avoir libéré le passage au train « confisqué » comptent revenir à la charge si la procédure accuse un quelconque retard.
M. Smail
