En l’absence de contrôle, une anarchie sans nom règne dans le secteur de l’immobilier dans la ville d’Akbou. Le prix du logement a grimpé vertigineusement en un temps record et le coût de la location d’une habitation ou d’un local commercial a atteint ces dernières années, des pics dépassant l’entendement. Il faut dire que cela se passe dans le non-respect de la réglementation régissant le secteur. En effet, en raison de la forte demande en la matière mettant le locataire en position de faiblesse, des bailleurs sans vergogne imposent leur diktat en faisant monter les enchères à leur guise. Les prix proposés ou imposés n’obéïssent à aucune logique. Le coût mensuel de la location d’un F3, à titre d’exemple, est de 10 000 DA, 12 000 DA, 15 000 DA voir plus pour des appartements ne présentant aucune différence, a-t-on constaté.
Dans tous les cas, une avance de 6 mois minimum est imposée au locataire. A cela s’ajoute les honoraires de l’agence immobilière qui équivalent à un mois de loyer devant être versés par le bailleur et le locataire.
En outre, ce dernier, c’est-à-dire le locataire doit supporter à lui seul, les frais du bail qui s’élèvent à plus de 4 000 DA ! Pendant que les bailleurs font des fausses déclarations sur le montant du loyer. Pour un logement loué à 15 000 DA, par exemple, ceux-ci ne déclarent qu’environ 4 000 DA pour ne pas avoir à payer d’importants impôts.
Face à l’excessive cherté que connaît l’immobilier et qui met à rude épreuve les bourses faibles et moyennes, les citoyens pointent du doigt, entre autres les responsables des agences immobilières qu’ils accusent d’en être les instigateurs. Pour cause, dans le cas où la transaction est effectuée entre les deux parties (le bailleur et le locataire) sans l’intermédiaire de ces agences, le montant du loyer se voit réduit jusqu’à atteindre 7 000 DA/mois, voir moins pour un F3 par exemple.
“Les agences ont tout à gagner en augmentant le coût du loyer, sachant que plus celui-ci est élevé, plus elles perçoivent d’importants honoraires. Hélas, cela se fait au détriment des pauvres citoyens que nous sommes”, déplore M. Merzouk, quinquagénaire, locataire d’un appartement à la cité des 56 logements. Et de poursuivre : “Dans la plupart des cas, ce sont ceux qui n’ont pas les moyens d’acquérir un logement qui recourent à la location d’une habitation. Or, force est de constater que même pour louer un logement, il faut disposer d’un fort revenu”.
Par ailleurs, certains bailleurs vont jusqu’à louer des habitations qui requièrent des travaux de finition.
C’est le locataire qui, mis dans l’embarras, résidant à Guendouza, pour ne citer que lui.
Ce fonctionnaire en retraite affirme : “Après voir passé quelques jours dans le logement que je loue, je réalise qu’il est hors norme : l’installation électrique est vétuste, la robinetterie complètement à refaire, dalle de sol qui se décolle, plafond délabré, etc. J’ai parlé au propriétaire pour effectuer les réparations, il ne veut rien entendre. En faisant la sourde oreille, il attend de moi à ce que je paye les travaux de ma poche…”
Enfin, les citoyens estiment qu’il est plus que jamais temps pour que les responsables concernés interviennent afin de mettre le holà à cette situation d’anarchie qui n’a que trop duré.
Massy K.
