Il a été enterré hier à 13 heures au cimetière de Miramar, comme prévu, où il a souhaité depuis toujours reposer éternellement.La dépouille mortuaire du défunt El Hachemi Cherif a été transportée dans la matinée au siège de son parti MDS au Télemly, où se sont regroupés ses amis de la culture, de la presse et de tous les milieux de la société civile et de la classe politique. Les youyous des femmes retentissaient à l’arrivée du cercueil dans lequel reposait l’une des dernières figures historiques algériennes. « On est sous le choc. On se sent à une fin de siècle! », nous a confié Nadjet Khadda, universitaire et femme de lettres pour qui tout paraît être à l’arrêt quand elle ajoutera que « tout un combat a été mené pour l’indépendance de l’Algérie et pour la liberté et la démocratie jusque-là mais on ne voit pas les fruits de ce sacrifice, ou peut-être les bourgeons sont là, cachés et viendra le jour de leur éclosion ». « On espère que la liberté reprenne le dessus et que tous les Algériens auront droit d’exprimer leur pensée. C’est le but pour lequel El Hachemi Cherif a lutté dans le respect de la pensée individuelle car plus jamais dans notre pays on ne règlera les problèmes avec les armes », dira-t-elle. Plusieurs personnalités politiques et historiques ainsi que celles des associations féministes étaient là pour se recueillir sur le défunt en l’occurrence la moudjahida Louisa Ighil Ahriz, Bachir Boumaza, Amara Benyounes, Hakim Haddad, Said Sadi, Mokrane Ait Larbi, Mme veuve Zamoum, Zazi Sadou ainsi que d’autres personnalités qui l’ont rejoint au cimetière dont le ministre de la Jeunesse et des Sports, Yahia Guidoum, Karim Younes, Réda Malek, Commandant Azzedine, Général à la retraite Djouadi, le directeur général de la DGSN, Ali Tounsi, et bien d’autres. A l’arrivée au cimetière Miramar situé à Bologhine, la foule qui l’attendait était plus importante que celle qui s’est recueillie sur son corps et l’a accompagné, quand on la sorti du siège vers les coups de 12h 30mn, en chantant en pleurs « Min Djibalina ». Des curieux se posaient des questions sur « le mort » et à la vue du monde qui affluait au cimetière et des policiers qui régulaient la circulation, un jeune garçon répond à son ami qu’il « s’agit là de la mort d’un « qiyada ». Une réponse qui a suscité la rage d’une militante, lorsqu’elle se retourne vers lui et réplique « non!, il s’agit là d’une grosse perte pour l’Algérie, c’est un Homme, et c’était un grand qui n’a jamais fait partie du pouvoir! ». En pleurs à la vue du cercueil, Louisa Ighil Ahriz nous confie « c’est un grand patriote qui nous quitte. Moudjahid hier et aujourd’hui, très proche des mouvements associatifs et défenseur de la liberté de la femme ». C’est à l’entrée du cimetière sur la rive gauche, dans un endroit dominant la mer bleue dont les vagues s’abattaient sur les rochers que la dépouille de El Hachemi Chérif a été enterré pour reposer en paix
Sabrina Bouras
