Pas de pitié pour les couffins à Bouira

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Depuis près de deux mois, période où a été enregistrée l’arrivée massive de nos chers compatriotes d’outre-mer, les prix des fruits et légumes n’ont cessé d’augmenter sur les étals des différents marchés de la wilaya de Bouira. Ajoutons à cela les cérémonies de fêtes de mariage, des réjouissances dont les préparatifs ne sont sujets à aucun marchandage et qui sont payés rubis sur l’ongle.

C’est ainsi que l’on peut expliquer qu’en pleine saison des haricots, ce légume n’est jamais descendu en dessous de la barre des 70 DA. Idem pour la tomate qui rougit du haut de ses 50 à 60 DA.

Les carottes ont même atteint, la semaine dernière, le seuil intolérable des 80 DA, au marché hebdomadaire de Bouira. Des légumes qui décidemment se sont fâchés avec le pauvre consommateur et qui ne semblent pas près de se réinviter à la table, à l’approche du mois sacré. Les fruits non plus ne sont pas en marge de cette “mise en quarantaine” culinaire. Des raisins de table légèrement rosés affichent 100 DA/kg. Pour les plus belles grappes bien mûres, entre 120 et 150 DA.

Seule la pastèque demeure encore accessible aux bourses les plus modestes avec un prix stable variant entre 25 et 30 DA/kg. Même le melon jaune, habituellement abordable, dédaigne le commun des citoyens du haut de ses 50 DA. Avec une telle mercuriale, les citoyens seront sans nul doute confrontés durant le mois de piété à une véritable opération “Tempête du dessert”. Pour les viandes rouges et blanches, sources de protéines, elles sont devenues sources de saignée pour les porte-monnaies des quidams se démenant comme de beaux diables pour terminer décemment les fins de mois. Le poulet lui aussi a pris son envol pour caracoler au-dessus de la barre des 300 DA pour atteindre parfois les 350 DA/kg.

A ce prix inutile de souligner que le volatile demeure un mets de luxe. Devant un tableau aussi peu reluisant, on est en phase de s’interroger sur les mesures prises par le gouvernement pour “faire survivre” les populations durant le mois du Ramadan, qui se profile et qui est prévu, rappelons-le, pour le début de la semaine prochaine. Un état de fait qui risque de fausser sérieusement les statistiques établies par les services de la DAS.

En effet, selon la direction de l’action sociale, en collaboration avec les 45 communes de la wilaya de Bouira, quelque

20 674 familles nécessiteuses ont été recensées depuis le mois de juin dernier. Un chiffre effarant mais qui ne refléterait pas tout à fait, la réalité si les prix pratiqués sur les étals des marchés ne sont pas revus à la baisse et si les institutions chargées de la régulation des marchés n’activent pas rapidement pour mettre un terme aux spéculateurs, qui se proclament commerçants. En attendant le début du jeûne, il n’est pas évident que les mécanismes de l’Etat jugulent un tant soit peu cette folle mercuriale.

Hafidh B.

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