Les malades souffrant d’IRC (insuffisance rénale chronique), au nombre de plusieurs centaines dans la wilaya de Bgayet, sont voués à une indicible souffrance infligée par cette pathologie au traitement palliatif qui plus est très contraignant. Bien qu’astreints à trois séances d’épuration extra-rénale par semaine, les malades ne sont pas à l’abri de complications dont la plus redoutable et la plus fréquente, l’OAP (œdème aigu du poumon), qui est susceptible de mettre en jeu le pronostic vital du patient et impose une dialyse d’urgence. Les malades doivent, en outre, faire face à une rupture à répétition de médicaments. Quand ces derniers sont disponibles, c’est parfois leur cherté qui pose problème pour les malades de modeste condition. Mais le plus grave, c’est le caractère palliatif de tous ces traitements, y compris l’hémodialyse. Cela fait des insuffisants rénaux des morts en sursis. “La plupart souffrent d’une maladie sous-jacente, parfois tout aussi grave”, souligne un médecin d’Akbou. “Ils ne leur reste, hélas, que le décompte du nombre de mois, de semaines ou de jours qui les séparent du rendez-vous avec la grande faucheuse”, ajoute-t-il.
Les structures publiques de prise en charge des insuffisants rénaux sont dépassées par le flux de malades à traiter. Les deux centres d’hémodialyse situés au chef-lieu de wilaya et à Akbou n’arrivent plus à absorber une demande toujours accrue. Les listes d’attente débordent de malades qui ne sont admis en séances d’hémodialyse qu’au rythme de la libération de places, suite au décès de dialysés.
Les projets de centres d’hémodialyse annoncés à Kherrata et à Sidi Aïch, sensés rapprocher le malade de son établissement de soins et satisfaire la demande, tardent à voir le jour.
N. Maouche
