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Combien sont-ils réellement ?

Quelques jours seulement nous séparent du mois de ramadan qui va intervenir comme à l’accoutumée dans un contexte marqué par une flambée des prix qui touchent aussi bien les produits de large consommation que les fruits et légumes. Et les préparatifs pour accueillir ce mois sacré, un mois de saignée pour les ménages, dont les porte-monnaies seront sûrement mis à rude épreuve, vont bon train et ont d’ores et déjà commencé. Ceci s’agissant des familles aux revenus plus au moins moyens. Du coté des services sociaux, les préparatifs ont commencé il y a déjà deux mois de cela, en juin plus précisément. En effet, et dans le cadre des actions de solidarité et autres programmes destinés aux familles nécessiteuses et aux démunis à travers la wilaya de Bouira, la direction de l’action sociale (DAS) avait déjà instruit les services sociaux municipaux des 45 communes que compte Bouira aux fins de recenser les familles dans le besoin et ce en prévision du mois sacré. Cette action de recensement arrêtée au mois de juillet dernier a permis, cette année, l’identification de près de 20 282 familles à travers la wilaya, selon les services de la DAS de Bouira. A la lumière des chiffres dégagés lors de cette première étape, des commissions composées des services sociaux et des organismes en charge de l’action humanitaire ont été installées juste après et ce à l’effet d’établir les listes des bénéficiaires du couffin du ramadan. Pour financer cette opération de solidarité durant ce mois de ramadan, la direction de l’action sociale de la wilaya de Bouira a dégagé une enveloppe de près de 5 milliards de centimes, dont 1 milliard et demi a été puisé dans le budget de wilaya et du ministère de la Solidarité. Ajouter à cela la contribution des communes qui s’élèverait cette année à près de 3 milliards et demi de centimes. Ces sommes débloquées vont permettre en fait le financement de pas moins de 3650 couffins. Des couffins qui ont été acheminés vers les chefs-lieux de daïra depuis ce lundi et ce en prévision de l’opération de distribution qui interviendra avant le mois de jeûne. Il faut dire que cette opération engendre chaque année des mécontents parmi les démunis dont cerains ne figurant pas sur les listes des bénéficiaires crient à l’injustice. Il se trouve que dans cette catégorie des démunis, il existe bon nombre qui ne sont pas systématiquement des gens sans revenus, mais des personnes aux faibles revenus ayant des familles à charge. Cette situation pour le moins inextricable relance une fois de plus, et à l’occasion du mois sacré, le débat sur cette notion de démuni que l’on a souvent tendance à limiter aux seules personnes sans revenus, souvent au chômage. En fait, les chiffres des familles nécessiteuses avancés à chaque fois ne correspondent pas à la réalité vécue par les populations. Une réalité marquée par l’érosion du pouvoir d’achat, la cherté de la vie et une montée du chômage. Dans la wilaya de Bouira, par exemple, le chiffre établi par les services sociaux cette année est de l’ordre de 20 282 familles, contre 22 282 l’an dernier. Un chiffre qui est, et comme le montrent clairement les chiffres officiels, en nette régression mais reflète-t-il parfaitement la réalité ? Pour le représentant du CRA de Bouira que nous avons eu au téléphone, l’action humanitaire et de solidarité ne doit pas être circonstancielle en se limitant seulement au mois sacré, mais doit se faire tous les jours. A ce propos, il préconisera une réflexion commune sur la pauvreté. Un sujet épineux que l’on refuse toujours d’évoquer.

Djamel.M

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