Le couffin de ramadan… la solution ?

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A moins d’une semaine du début du mois de ramadan, les annonces faisant état des différentes actions et subventions consacrées aux couches sociales les plus démunies se multiplient de la part des autorités et des associations qui font de la solidarité leur cheval de bataille. C’est surtout le couffin du ramadan qui suscite des commentaires, à croire que c’est lui qui mettra un terme à la misère sociale des gens, à la pauvreté qui se répand telle une traînée de poudre au milieu d’une société évoluant plus que jamais dans la précarité sociale. Ce qu’il faut préciser, dans le sillage de ce brouhaha d’annonce au parfum d’autosatisfaction et de fierté, c’est que le “couffin du pauvre” représente l’équivalent de 3000 DA. Cette somme suffira-t-elle aux besoins d’une famille nombreuse démunie, durant le mois de la “rahma” ? La réponse semble bien claire, c’est dire qu’en finalité, l’effervescence accompagnant généralement la distribution du couffin n’est que l’arbre qui cache (mal) la forêt. L’engouement des citoyens à cette opération dénude la réalité sociale dans la région puisque pour un couffin composé (pour une famille de cinq personnes) de 1 kilo de sucre, 1/2 kg de café, 5 kg de semoule, 2 kg de farine, 1/2 kg de concentré de tomate, 250 g de margarine, 1 kg d’haricots, 1 kg de lentilles, 1 kg de riz et un litre d’huile, les files seront, dans les tout prochains jours, très longues devant les sièges des autorités qui seront chargées de l’opération. Dans ce sens, la direction de l’action sociale de Tizi-Ouzou nous apprend que le nombre de familles “démunies” dans la wilaya a baissé cette année de 2000 par rapport à l’année dernière passant à 20 000. Pour la seule commune de Tizi-Ouzou, l’on apprend ainsi que 12 millions de dinars seront “mobilisés” pour l’opération solidarité ramadhan 2009. 2500 couffins contenant chacun l’équivalent de 3000 DA de produits seront distribués, alors que six millions de dinars sont affectés aux restaurants Rahma. Face à cette misère qui va crescendo, l’Etat devra encourager le travail sur le long terme, la continuité et surtout des aides à l’investissement et à la création d’emplois durable à même d’endiguer la pauvreté qui rend aux citoyens la vie dure. Ce qui leur permettra, à coup sûr, de se libérer du réflexe de l’assistanat dans lequel se confinent des pans entiers de notre société.

A. Z.

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