Premier anniversaire du double attentat à la voiture piégée

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Un jour de souvenance à la mémoire des 12 victimes fauchées par la barbarie islamiste et l’obscurantisme. Ces victimes ravies aux leurs à la fleur d’âge, étaient pour la plupart des jeunes qui venaient tout juste d’entamer une carrière professionnelle au sein de l’entreprise canadienne SNC-Lavalin, chargée de la réalisation du barrage Koudiat Acerdoune de Maala.

Venus de divers horizons, ces jeunes avaient comme point de rendez-vous l’hôtel Sofy, où un bus les attendait chaque matin à l’aube pour les emmener sur le chantier. Mais en cette matinée du 20 août 2008, alors qu’une dizaine d’entre eux se trouvaient à bord du mini-bus et attendaient d’autres collègues, une voiture bourrée d’explosifs avait foncé droit sur eux, tuant 12 d’entre eux. L’explosion était telle que la façade de l’agence Djezzy et plusieurs chambres de l’hôtel avaient été littéralement arrachées.

La forte explosion avait été entendue sur plusieurs kilomètres à la ronde. Dans la ville de Bouira, la population s’était réveillée sous un bruit assourdissant.Quelques minutes s’étaient écoulées après ce premier attentat, et une autre forte explosion s’en était suivie.

Un autre attentat à la voiture piégée avait cette fois-ci pris pour cible le secteur militaire sis à la cité Cadat, dans la vieille ville. Un autre kamikaze à bord d’un véhicule bourré d’explosifs avait foncé droit sur l’entrée du siège du secteur militaire, faisant plusieurs blessés parmi les militaires. La population bouirie, arrachée du lit, découvrait alors au petit matin des scènes apocalyptiques. Au milieu d’un décor des plus chaotiques, la population ne pouvait que constater avec désolation et consternation l’ampleur des dégâts occasionnés. Murs arrachés, vitres soufflées, cratères béants, amas de ferrailles, marres de sang et lambeaux de chair étaient visibles aussi bien près de l’hôtel Sofy qu’au secteur militaire.

En l’espace de quelques minutes, l’information avait fait le tour de la wilaya. Et beaucoup de familles inquiètes tentaient de joindre par téléphone leurs proches travaillant en ville afin de se rassurer de leur état de santé. Certaines d’entre elles avaient tout de suite après tenté de rallier la ville mais avaient du mal à y accéder en raison de l’impressionnant dispositif sécuritaire déployé aux alentours de la ville. A l’intérieur de Bouira, le bruit des sirènes n’avait pas cessé de retentir dans le ciel. Entre les incessants va-et-vient des ambulances et des véhicules des services de sécurité, des gens affolés couraient dans tous les sens. Au niveau de l’hôpital de Bouira, c’est le branle-bas de combat. Des scènes indescriptibles de bousculades où se mêlaient infirmiers, médecins, pompiers, policiers, militaires, familles et journalistes. Au fur et à mesure que le temps passait, la pression devenait insupportable, notamment au moment de l’arrivée du ministre des Moudjahidine, Mohamed Chérif Abbas, en visite dans la wilaya de Bouira ce jour-là à l’occasion de la commémoration du 20 Août.

Le ministre accompagné des autorités locales s’était rendu au chevet des victimes du double attentat. Saïd Barkat, ministre de la Santé était, lui, attendu dans l’après-midi. Il était 11 heures lorsqu’une première liste des victimes avait été affichée.

Sur les douze victimes, onze avaient été identifiées. La douzième personne étant méconnaissable, son nom ne pouvait figurer sur la liste. Cette victime avait été toutefois identifiée dans les jours qui avaient suivi le drame. A signaler qu’au lendemain de ce double attentat, pas moins de quinze individus soupçonnés d’appartenir à un réseau de soutien au terrorisme intégriste avaient été arrêtés trois semaines après à Alger. Cette arrestation, a-t-on indiqué, avait un lien direct avec les attentats ayant ciblé le secteur militaire de Bouira et le bus transportant les travailleurs de la société d’ingénierie SNC-Lavalin.

Les investigateurs auraient trouvé des preuves d’un lien entre, notamment, le kamikaze (terroriste d’origine mauritanienne), qui a visé le bus de l’entreprise canadienne, et des éléments du réseau démantelé.

Djamel M.

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