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 »Certains manipulent Anis Rahmani parce que Bounedjma défend Abane Ramdane »

La Dépêche de Kabylie : Vous qui êtes président de la Coordination des enfants de chouhada, que représente pour vous la date du 20 août 1956 et le Congrès de la Soummam ?

Khaled Bounedjma : La Coordination nationale des enfants de chouhada a tout un programme concernant la célébration de la date historique du 20 Août 1956. Nous avons des festivités concernant l’Histoire et la Guerre de l’indépendance, qu’elles soient à Béjaïa, à Jijel… Ces commémorations sont un hommage et une reconnaissance pour le peuple algérien. Le 20 aôut 1955, plus de 12000 Algériens sont tombés au champ d’honneur assassinés par la sauvage armée coloniale. Au jour d’aujourd’hui, certaines personnes violentent le peuple algérien et doutent de la Guerre de libération.

Pour cette date du 20 août, tout le peuple algérien s’est préparé pour le célébrer dans de bonnes conditions, parce que des moudjahidine sont toujours en vie et des hommes debout continuent de défendre les intérêts de l’Algérie. A cela s’ajoute l’intérêt particulier dont fait preuve la presse nationale pour l’histoire et notamment celle de la Guerre de libération. Des journalistes s’investissent dans ce domaine de l’histoire, ce qui rend un grand service à tout le pays.

Epargnons-nous ceux qui disent tout ce qu’ils veulent de la Guerre de libération. Pour notre part, nous sommes très fiers de notre Guerre de libération, que nous connaissions très bien. Et nous sommes aussi conscients du prix qu’a payé le peuple algérien pour sa liberté.

Un mot sur l’architecte du Congrès de la Soummam, Abane Ramdane.

Si aujourd’hui une polémique est déclenchée à propos de cette figure de notre guerre de libération, nous en tant qu’association des enfants de chouhada nous avons parlé de Abane Ramdane dans une lettre que nous avons adressés à Jacques Chirac, alors président de la République française, lors de sa visite avec le ministre qui est, probablement traître. Nous avions dit que Abane était un homme brave et un moudjahid sincère.

Quelle que soit la nature de notre coordination, à sa tête Khaled Bounedjma, nous représentons une association de fils de chouhada. Nous voyons, aujourd’hui certains cercles et je dirais en toute sincérité que ces gens qui sont contre la guerre de libération et qui utilisent leur journal pour falsifier des réalités historiques, même si ces gens ne nous intéressent pas, nous dirons à ceux qui s’attaquent à Abane Ramdane, à Khaled Bounedjma et à la Guerre de libération, taisez-vous. Nous avons toutes les données qui prouvent qui sont derrière ce responsable d’un journal qui salit les hommes et la guerre de libération. Nous savons aussi qui fait bouger les choses pour dénigrer notre révolution. En tant qu’association des enfants de chouhada, nous faisions dans la politique de l’Etat algérien, en respectant ses lois, sa justice et son peuple.

Si quelqu’un à un journal pour donner un passé héroïque à son père et à lui-même, nous pensons que c’est complètement faux !

Justement, à propos de cette polémique qui vous oppose à un responsable d’un journal, qui accuse votre défunt père d’être un harki, peut-on connaître les raisons de cette polémique avec ce monsieur ?

Depuis que la CNEC a exprimé son soutien à Abane Ramdane, lors des dernières attaques contre sa mémoire, où nous avions dit que Abane était un grand révolutionnaire et un grand moudjahid, ces gens avaient délaissé la polémique pour l’enflammer cette fois, en dressant contre nous ce monsieur. Je vous donnerai un petit exemple. Les gens qui sont derrière Anis Rahmani, qui ont fermé les portes de l’ENTV devant nous et devant les activités de la coordination. Ces gens sont connus de tous ! S’ils laissent ce monsieur aller loin, nous serons obligés de dévoiler tout à propos de cette affaire et nous dévoilerons au peuple algérien qui sont ces gens.

Ils disent que le moudjahid, Mohamed Errahdji (le poison) était un harki. Je leur dirai que ses compagnons d’arme sont toujours vivants et ils peuvent apporter la preuve. Ce n’est pas à moi de défendre ce chahid, dont je suis le fils. Je connais ma famille de dix-huit martyrs. Notre nom n’est pas associé à celui des harka, traîtres ! Inimaginable qu’un commissaire politique peut être un harki ? Les moudjahidine qui sont encore en vie et que je respecte énormément ont donné leur version concernant Mohamed Errahdji, à travers les colonnes de la presse. La mission de défense de la mémoire de ce martyr incombe à ses compagnons d’arme et ce n’est pas à Bounedjma de défendre sa mémoire.

Ses compagnons sont connus à Mouzaïa, à El Afroun, à Djelfa, Blida, El Chiffa, à Ain Defla…Le paternel était connu à la Wilaya IV historique.

Ce même journal a publié des documents concernant la passé de votre père, avez-vous réagi à ces publications ?

Le document de l’administration française qu’il a publié nous a surpris. Parce que notre région ne s’appelait pas Hamr el Ain, où était né mon père. L’administration coloniale a, au lieu de l’inscrire Bounedjma, l’a inscrit Boudjemâa. Après 1965, lorsqu’on a décidé d’entamer des procédures pour sa reconnaissance en tant que chahid, on nous a suggéré d’engager des rectificatifs concernant la faute dans son nom. Donc, le jugement fut engagé, et chemin faisant, nous avions remis tous les documents nécessaires à l’administration pour correction. Mon grand-père était Bounedjma et mon père était inscrit Boudjemâa.

En plus, je dirai comment ce document est falsifié. D’abord, la région ne s’appelait pas Ain Defla à l’époque. Ensuite, aucun lieu n’est baptisé Bourached ! A l’époque de la guerre, il y avait la commune mixte de Miliana qui était rattachée à El Asnam, Chlef. Il n’y avait ni une commune au nom de Ain Defla ni une wilaya…Pourquoi cette déformation ? Ce monsieur a falsifié un document pour l’Etat algérien au nom du ministère français de la Défense. Les Français ont le droit de l’ester en justice pour falsification de documents.

Nous avons engagé un poursuite judiciaire contre le ministère français de la Défense qui n’a pas réagi suite à la publication de ce document erroné.

Ce monsieur parle d’un autre document qu’il a posé à la justice. Pour notre part, nous respectons et nous avons une entière confiance avec la justice de notre pays. Je n’ai jamais évoqué le nom de Anis Rahmani. Si je me mets à parler de ce monsieur dont je connais les soutiens, Meguedem Mohamed. Pourquoi l’Etat algérien le laisse parler comme étant Anis Rahmani ? Ce que la loi interdit. Comment se fait-il que son agrément porte un nom et la publication un autre ? Tout cela est fait pour tromper les Algériens. il sait que son nom n’est pas noble, et il connaît qui est son père.

Vous avez dit, dans vos réponses à ce monsieur, que son père était un harki, avez-vous des preuve tangibles ?

Nous possédons tous les documents et toutes les photographies de son père. Il n’est pas seulement un harki, un harki c’est peu par rapport à ce monsieur, mais il était traître, khayen. Le traître qui faisait parti d’un groupe de Français afin d’assassiner des maquisards, celui-là est un traître, un khayen. Nous avons tous les documents dont l’Etat algérien aura besoin pour clarifier cette histoire. Nous respectons la justice, l’Etat algérien et ses hommes.

Si, aujourd’hui, un homme parle au nom de l’Etat, nous lui dirons non ! Nous connaissons ce monsieur et nous savons aussi que l’Etat algérien n’a jamais été contre le peuple. Ce personnage dans l’Etat algérien, car nous parlions de ce monsieur et pas de l’Etat, et que depuis que nous avions engagé des poursuites judiciaires, nous n’avions jamais parlé de ce personnage. Si un journal ou un journaliste l’évoque dans ses écrits, pourquoi il vient chez Bounedjma, il n’a qu’à ester en justice ce journal ou ce journaliste. Parce que des hommes ont donné la preuve du passé de son père traître et des preuves de tout ce qu’il a fait durant la guerre.

Quel est le but de ces attaques contre un président d’une association de fils de chouhada ?

Tout cela à cause de Abane Ramdane que nous avions défendu et aussi à cause de notre soutien à Ferhat Mehenni. On a dit comment se fait-il qu’un journal puisse s’entretenir avec une ambassade juive et un attaché militaire juif en Yougoslavie et ils le disent. J’ai défendu Ferhat Mehenni en sa qualité de fils de chahid et moi en ma qualité du président de la CNEC.

J’ai dit aussi comment l’Etat algérien peut-il travailler avec ce monsieur qui traite avec Israël et il accuse un fils de chahid de vouloir diviser le pays ? C’est tout cela qui m’a entraîné dans cette polémique, mais je suis fier de mon père et de son passé glorieux. J’ai toutes les données concernant le passé héroïque de mon père et de tout ce qu’il avait fait durant la guerre. Ces gens veulent prendre leur revanche parce que nous disions toujours la vérité concernant Abane Ramdane et ils s’attaquent aux vrais moudjahidine et à l’histoire du pays.

Ce personnage qui parle aujourd’hui et qui accuse l’ancien président Houari Boumediene est l’ancien colonisateur qui l’utilise pour semer la zizanie entre les Algériens. Le peuple algérien doit savoir, en cette occasion du 20 août que ce genre de personnes, est présent partout et que la CNEC a toujours dit aux Algériens attention ! Les 30 et 31 mai lorsque le Conseil national de la CNEC a pris la décision d’organiser une marche vers l’ambassade de France pour l’obliger à reconnaître ses crimes durant la guerre, quelques jours après Bounedjma devient un fils de harki.

Un fils d’un traître n’aura jamais d’impact sur nous. Mon père a activé dans les Wilayas IV et III et il est connu parmi les moudjahidine de ces deux wilayas historiques. Il y avait aussi Bounedjma Brahim, frère de Mohamed, mon père. Il était commissaire et il était l’organisateur du premier attentat contre l’Armée française à El Affroun. Les soldats français l’appelaient Errahj, le poison parce qu’il était un grand maquisard et il était redouté par ses ennemis français. Ce sont les témoignages de ses frères d’armes. Et si aujourd’hui c’est la France qui décide de qui est moudjahid ou chahid et qui est harki, je pense que le ministère des Moudjahidine doit être dans la rédaction d’Ennahar.

Comment se fait-il que le ministère des Moudjahidine ne se soit pas exprimé sur cette affaire?

Cette affaire n’intéresse pas le ministère ou les associations. J’ai l’extrait prouvant que mon père était chahid et le ministère n’a jamais infirmé cette information selon laquelle mon père était chahid. C sont des allégations mensongères d’un égaré fils de traître.

La Constitution interdit d’attenter à la mémoire des chouhada, donc, je pense que le ministère interviendra le moment opportun. Si cette Constitution est là pour protéger la révolution et qu’un homme et ceux qui sont derrière lui viennent la traîner dans la boue cela est une honte pour les responsables qui sont avec lui et qui injectent de l’argent via la publicité.

Pourquoi des directives ont-elles été données à l’ENTV pour nous censurer? Ce sont ceux qui sont derrière Anis Rahmani qui nous ferment les portes de la télévision. Ceux qui font cela veulent prouver, à l’opinion nationale, que les dires de Anis Rahmani sont justes.

Je leur dirai que moi qui suis président de la CNEC, fils de chahid, je suis au courant de tous les tenants et les aboutissants de cette affaire, et que ces gens ont entendu des mensonges lorsque nous avions pris leur défense. Je ne fais de campagne contre quiconque. Je leur dirai que vous êtes dans l’erreur et que c’est grâce aux chouhada que vous êtes responsables et non pas grâce aux traîtres. Et si vous soutenez un fils de traître, où est votre nationalisme ? Ces personnes qui sont dans des institutions respectables, sont connues et je peux, à tout moment, donner leurs noms.

Ils ont manipulé Anis Rahmani parce que Bounedjma défend Abane Ramdane. Et nous avons adressé une lettre au président de la République concernant ce journal qui s’attaque et s’acharne contre la guerre de libération. Et je dirai à la France qui est un grand pays – qui n’a pas infirmé les allégations d’un journaliste pour alimenter les différends entre Algériens, – qu’elle n’aura pas d’avenir économique chez nous.

Pour ces gens qui manipulent Anis Rahmani, je leur dirai attachez votre chien parce que viendra le jour où il sera dirigé contre vous. Certains disent que son père est moudjahid alors qu’il est à El Harrach. On lit toutes ses sales affaires d’argent qu’il a pris chez Khalifa, chez Tahkout, Tonic…Il est impliqué dans de sales affaires que l’Etat doit élucider. Il m’a accusé de m’être attaqué aux gens d’El Bayadh. Je n’ai jamais parlé de cela ni me suis attaqué aux gens de cette région. Et je ne peux pas usé de mon droit de réponse dans un journal d’un fils de traître qui parle au nom d’un certain Kada qui est malade et qui s’est rendu dans les locaux de la police pour infirmer les dires qu’Anis a rapportés. C’est un menteur !

Propos recueillis par M. Mouloudj

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