Vente de viandes à ciel ouvert

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Si la question des prix prohibitifs et des augmentations à tout va, relèvent du fait accompli contre qui personne ne semble pouvoir résister, celles par contre des conditions d’abattage, de transport et de présentation des produits ne doit aucunement échapper aux services concernés. Pour acheminer les viandes de l’abattoir à la boucherie, la bonne vieille camionnette dont on recouvre le plateau avec… du carton est tout indiquée. Par ailleurs, malgré l’interdiction maintes fois réitérée, l’abattage de poulet à l’air libre continue de se pratiquer au marché de Aïn El Hammam. Si les machines à déplumer, accusées de tous les maux, ont disparu, l’abattage reste toujours de mise. Les prix attractifs, affichés par les bouchers ambulants drainent malheureusement une clientèle importante qui ne semble pas dérangée par le ruisseau (le mot n’est pas fort) d’eaux usées, provenant de sous terre et coulant tout près des étals. Le poulet égorgé est jeté à terre pour lui permettre de se débattre et de finir son agonie au milieu des gravats et des détritus. Le cou, encore sanguignolant et chargé de terre, la volaille est mise en sachet puis remise à son futur consommateur, heureux de “l’affaire”. Les bouchers du marché, n’ont eux aussi que des tables pour étaler les carcasses de bêtes encore dégoulinantes de sang. Certains d’entre eux “tiennent boutiques” ici, depuis des décennies. Aucun recasement ne les a touchés. A une certaine époque, pour s’en débarrasser, l’APC leur avait octroyé des sortes de réduits, sans aucune commodité. Leur locaux viennent, eux aussi, de subir les foudres de la nature, victimes du glissement de terrain. Si les prix pratiqués sont plus attractifs qu’en boucherie, les risques de maladies sont encore plus présents. Notons enfin que le kilogramme de viande a grimpé de quarante dinars depuis le début du mois sacré.

A. O. T.

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