“Les autorités doivent encourager le sport féminin”

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La Dépêche de Kabylie : Présentez-vous aux lecteurs du journal.ll Drizi Faten : Je m’appelle Drizi Faten, j’ai 22 ans et je travaille à la DJS de Bouira en tant que TS en sports.

Comment êtes-vous venue au sport, plus précisément au kick-boxing ?ll J’ai débuté dès l’âge de 13 ans en pratiquant d’abord le karaté jusqu’à 2001, date à laquelle j’ai eu mon baccalauréat. Je me suis inscrite à l’INFS – STS (Institut national de la formation supérieure de sports) d’Aïn Benian. C’est là que le kick-boxing sous la houlette de l’arbitre intercontinental, M. Allem qui m’a beaucoup encouragée. Après quatre ans d’études, je suis revenue à Bouira où j’ai été prise en charge par l’entraîneur Ayad Mohamed.

Quels titres avez-vous obtenus jusque-là ?ll J’ai été classée 5e à l’échelle nationale en 2001. J’aurais pu, par la suite, occuper une bien meilleure place mais mes études et les périodes des examens qui coïncidaient avec les tournois m’ont empêchée d’y participer. C’est en 2005, après les études, que je me suis consacrée au sport. D’ailleurs, j’ai décroché la médaille d’or en juin de la même année sous la houlette de Mohamed Ayad, mon entraîneur.

Vos parents ne se sont pas opposés à ce que vous pratiquiez le sport ?ll Non, bien au contraire. Ils m’ont beaucoup encouragé. Ils n’ont pas fait cas des dires des gens. Alors que j’étais petite, c’était mon père qui m’accompagnait à la salle de sport et c’était lui qui me ramenait à la maison. En grandissant, mes parents m’ont fait confiance et m’ont soutenue. Je leur doit tout.

Ce n’est pas toujours le cas pour les filles au sein de notre société…ll Je pense que les choses évoluent positivement. Beaucoup de parents font confiance à leurs filles concernant la pratique sportive et ils les encouragent. D’ailleurs, il y a actuellement de plus en plus de filles dans les salles de sports. Le problème qui se pose est plutôt du côté des autorités locales qui n’aident pas suffisamment le sport féminin. Nous leur demandons de faire un effort pour nous encourager. J’ai été médaillée d’or et aucune personnalité ni autorité ne semble être au courant. Ce qui est décourageant pour tout athlète qui veut faire honneur à sa région et à son pays. Beaucoup de sportifs bouiris sont dans le même cas que moi.

Vous voulez sûrement lancer un appel…ll Oui, si vous permettez. Je lance un appel aux filles qui désireraient pratiquer ce sport afin de se manifester pour ouvrir une section. Le kick-boxing est un sport de combat qui ne doit pas être perçu comme un sport de violence. C’est une pratique sportive par le biais de laquelle on acquiert la maîtrise de soi, la discipline et la sagesse.Je remercie votre journal pour m’avoir donné l’occasion de m’exprimer et d’avoir donné de l’importance aux autres sports autre que le football. Je remercie le président de la section kick-boxing, Ammar Khodja Saïd et mon entraîneur Ayad Mohamed qui ont beaucoup fait pour la promotion de ce sport.

Entretien réalisé par B.Mechoub

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