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Les habitants de Tadart Tamokrant montent au créneau

Tôt dans la matinée, des dizaines d’habitants de ces localités ont envahi la ville d’Amizour pour cadenasser la porte d’entrée principale du siège de l’APC, ainsi que le service d’état civil et occuper l’axe principal de la ville jouxtant la RN 75 pour le bloquer au niveau du centre de la ville à la circulation. Une foule immense s’est entassée devant la mairie avec des banderoles pour mieux illustrer leur raz-le-bol d’une situation qualifiée de désastreuse.Les manifestants composés de franges d’âges différentes n’ont cessé de dénoncer que le P/APC et le reste des élus “n’ont pas honoré leurs engagements devant leurs populations” pour réclamer par la suite de ne discuter qu’avec le wali. Les élus et autres responsables locaux ont brillé par leur absence, seules les forces de police se sont déployées autour du lieu de la contestation et ne cessaient de tenter de dissuader les manifestants pour libérer le passage devant une file de véhicules. Dans une déclaration distribuée à la presse, les contestataires clament qu’ils n’ont choisi de recourir à la rue qu’après avoir épuisé toutes les voies de dialogue sans pour autant arriver à faire valoir leurs préoccupations auprès de leurs responsables locaux. Pour M. Djafri, porte-parole des villageois en colère, “cette situation invivable de nos villages perdure depuis longtemps. Aujourd’hui nous sommes déterminés à aller jusqu’à l’aboutissement de nos revendications”. Des revendications multiples qui montrent bien la situation précaire, voire déplorable de ces villages en proie à l’exode rural.Outre l’état délabré du réseau routier, dont le CW158 qui relie ces localités marginalisées au chef-lieu communal, la pénurie d’eau qui perdure et l’assainissement non achevé, les protestataires reviennent à la charge dans l’affaire de l’implantation d’un CEM au niveau de Tadart-Tamokrant pour crier au détournement du projet.Pour cela, ils avancent que dans un passé récent ce même projet a été retenu à cet endroit avant qu’il ne se voie annulé sur décision du wali pour mettre fin à un différend intervillage, et remis sur la table des discussions à l’APC qui l’a approuvé lors de ses délibérations du 6 juin dernier. Aujourd’hui, sans aucune suite, il constitue le point nodal dans la revendication des habitants de ces 7 villages qui se disent prêts à passer des des nuits dehors si leur cri ne trouve bonne oreille auprès des autorités de la wilaya.

Nadir Touati

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