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Les limites d’une gestion

Le décor est planté depuis les dernières élections locales. En plus des assemblées qui n’ont pas connu de dénouement, les autres ont survécu sous fond de crise, même si un semblant d’activité apparente est offert comme vitrine aux électeurs. A Amizour, comme à Tizi-Ouzou en passant par Akbou, Tirmitine et tant d’autres localités, les assemblées locales sont devenues, au grand dam des citoyens, une arène où se règlent notamment les problèmes d’ordre politique entre les différents élus, renvoyant ainsi, aux calendes grecques, les soucis des électeurs et les projets qui leur sont destinés. Face aux manques en tout genre dans lesquels pataugent les assemblées locales, les élus sont réduits à gérer la misère au quotidien. Les plus proches du citoyen, ils subissent l’ire de ce dernier, surtout lorsque le citoyen lambda ne voit rien à l’horizon après les montagnes de promesses faites durant les campagnes électorales. La fermeture des APC par les citoyens ne peut pas être expliquée, uniquement par le manque de moyens et de prérogatives des assemblées locales. Ainsi, il est de notoriété publique que dans les cas de force majeure, les élus peuvent remettre le tablier, afin de ne pas attiser la colère des administrés. Mais comme chez nous la démission est une culture très lointaine et étrangère à nos moeurs politiques, les élus, et dans tous les niveaux de la gestion, ne font recours à la démission que dans des cas très rares pour ne pas dire insignifiants. Les défaillances de ces assemblées, à qui s’ajoute, la longue liste de responsables à solliciter pour valider un projet, empoisonne davantage la vie des citoyens. Lesquels ne voient en les assemblées qu’ils ont, pourtant élues, qu’un tremplin pour des hommes d’appareil en herbe pour bien museler une vie déjà atteinte dans son fond. La fermeture des sièges d’assemblées locales par les citoyens qui réclament, dans la majorité des cas, une meilleure gestion, plus d’équité et de responsabilité, est le dernier recours des administrés. La fuite en avant des élus, les guéguerres intestines minant les assemblées, la gestion catastrophique dont ils excellent…, ont fait que le citoyen recourt à la pression populaire pour faire valoir ses droits. Dans ces cas de figure, seuls les élus assumeront la responsabilité du pourrissement qu’ils ont provoqué. En Kabylie où la fermeture des APC fait office d’une réaction usuelle, prête à réflexion. Ainsi, comment peut-on admettre que des élus de partis évoquent des blocages alors que des élus de leur formation politique sont à l’APW ? Comment peut-on admettre, aussi que des élus APW parlent de blocages alors que leurs députés siègent à l’APN ? Logiquement, les élus d’une même formation font bloc commun contre tout blocage ! Evoquer à tout bout de champ des questions qui n’intéressent pas le citoyen est aussi dramatique que l’on pense. Lorsqu’une route de village est bloquée, ses usagers ne cherchent pas à comprendre les tenants ou les aboutissants d’une idée politique, ils ne cherchent qu’à voir leur route ouverte à la circulation, autre chose, serait pour eux, pure fantaisie, et c’est raisonnable !

M. Mouloudj

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