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Trois jours de fête dans la pure tradition

Comme souhaité par tout le monde, le beau temps s’est mis de la partie pour que la fête soit totale. l’Aïd ne dure pas deux jours mais trois. La veille de l’Aïd (Thaswiqth) appartient aux enfants. Le jour “J” à tous et le troisième “aux filles” car c’est le lendemain de l’Aïd que la plupart des parents rendent visite à la sœur ou à la fille mariée “thawelits”. “Thaswiqth” est le jour le plus important. Qu’il pleuve ou qu’il vente, les habitants de Michelet ne peuvent pas faire l’impasse sur l’une des rares journées qu’ils continuent de célébrer de la même manière depuis des temps immémoriaux. L’Aïd sans “Thaswiqth” (son marché) ne serait qu’une journée banale. Coïncidant avec cette journée bénie, samedi dernier, jour de repos des travailleurs le marché a drainé la foule des grands jours. C’est à peine si l’on se fraie un passage, à coups de coudes, dans cette cohue où les petits très nombreux, disputent la place aux grands. Rien de plus normal lorsqu’on sait que tous les étals leur sont destinés. Les garçons et les fillettes tels des abeilles au printemps, allant de fleur en fleur, vont d’un étalage à l’autre pour “butiner” un jouet par ci, un pétard par là, ou tout autre caprice. Ce jour là, toutes les folies leur sont permises. Ce que les commerçants d’occasion semblent avoir bien compris. Ils savent que les parents ne peuvent rien refuser à leur mioches le jour de l’Aïd. Faute de place sur les trottoirs, ils squattent la chaussée avec toutes sortes de jouets, de pétards et autres objets aussi dangereux les uns que les autres. Mais qu’importe “ce n’est pas toujours l’Aïd” disent les grands, Thasewiqth de cette année n’a pas dérogé aux règles établies. Bien avant le début du marché, les services de sûreté de daïra ont investi les lieux, pour dévier la circulation et libérer ainsi le centre- ville devenu, l’espace d’une journée, une piétonnière au grand bonheur des enfants. C’est, pour eux, l’occasion rêvée d’étrenner leurs nouveaux habits et exhiber leurs mains teintes au henné. Cette ambiance a déjà débuté, depuis quelques jours, avec un mouvement inhabituel au niveau des magasins de chaussures et d’habillement. En ce dernier jour de Ramadhan, les adultes vont en ville pour les dernières emplettes ou tout simplement pour profiter de cette ambiance extraordinaire, riche en couleurs. Personne ne raterait cette fête où dominent les cris de joie et les rires des enfants, heureux d’être les stars d’un jour. Dommage que l’Aïd ne dure que deux, ou plutôt, trois jours.

A. O. T.

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