Sur invitation de l’Association Tiklat d’El Kseur, le directeur régional de l’artisanat et des métiers de la wilaya de Bgayet et de Bouira, a animé une conférence-débat, dans la soirée ramadanesque du lundi dernier, au niveau de siège des scouts Salhi Hocine de la ville d’El Kseur sur le thème “l’artisanat et les métiers”.
Une bonne initiative, la première du genre, qui mérite l’encouragement et le soutien des autorités pour les acteurs de cette initiative dont l’association Tiklat. Ces débats touchent à tout, que ce soit sur les plans économique, social, culturel, touristique, historique et même environnemental. Selon le conférencier, le nombre d’artisans dans la wilaya de Bgayet est de 8056, dont 921 de sexe féminin soit 11,43%. La nomenclature, concerne 132 activités de services, 131 de biens et enfin 75 activités pour les arts traditionnels. Parlant de la spécialisation de chaque région de Bgayet dans ces activités artisanales, nous saurons que le costume traditionnel kabyle se produit à Bgayet, Akbou, Tazmalt et El Kseur, la sculpture sur bois, quant à elle, est la spécialité des régions d’Adekar, El Kseur, Sidi Aïch et Tazmalt. Notre interlocuteur, M. Zoulim, directeur régional de l’artisanat et des métiers, parle ainsi des activités de la vannerie (corbeilles, paniers, couffins…), les bijoux, la maroquinerie, la poterie, la céramique berbère et le tissage (Azzeta)… En abordant les débats, un intervenant critique la mauvaise organisation du marché artisanal. “Comment peut-on acheter des biens artisanaux à 150 DA dans le marché, alors qu’ils sont cèdès à la source (par l’artisan lui-même) à 60 DA ?” s’interroge cet intervenant. “Et comment parler de la préservation de ce patrimoine, alors qu’il est en besoin d’investissement et de lancement, du fait que l’Algérie est la première exportatrice de la tapisserie en 1970, rappelons-le ?” Ajoute-il. Selon les mêmes sources, l’Etat a besoin de l’ensemble des artisans pour préserver ces activités artisanales, et pour ce faire, elle doit trouver des mécanismes d’aides pour le lancement et l’investissement dans ce domaine “Nous assurons pour nos artisans, la formation, les aides financières dont l’achat des différents outils et équipements de travail et les installations dans des ateliers. Leur activité sera exonérée d’impôt au bout de 10 ans” explique M. Zoulim. Si l’Etat a insisté sur la préservation de ce patrimoine, elle prévoit selon les mêmes sources, la construction des maisons d’artisanat dans chaque wilaya, afin de faciliter des relations entre les acteurs dans ce domaine, la réalité est tout autre, puisque l’essentiel de chaque progression et développement économique ou autre est l’information, cette dernière est nécessaire y compris sous forme de journées d’informations dans chaque région au niveau de toutes les wilayas.
Menad Chikhi