Le ramadan, la rentrée sociale, l’Aïd, tout est réuni cette année pour faire de ce mois une période d’ébullition. En effet, la mercuriale a atteint, durant le ramadan, des seuils inabordables par les petites bourses. A cette situation, est venue se greffer une rentrée sociale avec son lot de dépenses qu’elle génère chez des familles à revenu, généralement modeste.
Le front social qui s’annonce d’ores et déjà sous de grandes pressions, encore cette année, est venu couronné une situation imprégnée de grands changements. Après le week-end semi-universel, les interminables réformes dans le secteur de l’éducation… l’Algérien s’est retrouvé confronté à une situation nouvelle, et devant laquelle il est appelé à s’adapter. Pour ce qui est du secteur de Benbouzid, les couleurs des tabliers imposés pour les potaches, la rallonge de quelques semaines pour les études… tous ces chamboulements viennent encore s’ajouter à la protesta des enseignants et des adjoints de l’éducation… qui n’arrivent toujours pas à connaître son épilogue. Pour faire face à cette situation et y remédier, les syndicats ont annoncé à grande pompe une rentrée en ébullition. La preuve nous est venue le jour de la rentrée scolaire où des écoles entières fermaient leurs portes le même jour, suite à la grève des enseignants et de tout le corps de l’éducation, même si les élèves accompagnés de leurs parents ont répondu au rendez-vous.
Malgré la campagne de sensibilisation menée, tambour battant par le département de Benbouzid afin d’atténuer, même un tant soit peu, la colère des fonctionnaires, la tâche semble comme un rocher de Sisyphe devant la persistance des aléas d’une réforme qualifiée de “déformée”, par les plus proches concernés, à savoir les syndicats et les parents d’élèves. La situation que vit le secteur depuis plus de cinq ans, les syndicats non associés au prise de décisions, par ailleurs, majeures pour le secteur, leur non-reconnaissance par la tutelle, sont aussi un autre tremplin pour des grèves à répétition. Ce cas de figure ne se résume pas uniquement au seul secteur de l’éducation, mais le vent de colère touche, pratiquement tous les secteurs d’activités. Même le syndicat des pharmacie a fait sienne la revendication de la distribution des vaccins anti-grippaux dont le ministère de tutelle a décidé autrement.
Ces cycles de grèves, qui accompagnent chaque année les rentrées sociales ne sont pas sans résultats sur l’économie du pays. Ainsi, à comptabiliser les journées de travail perdues, les pouvoirs publics doivent regarder du côté du simple fonctionnaire pour qui la rue est le dernier recours après tant de promesses et de répression à son encontre.
Cette situation qui s’annonce chaude à quelques semaines, voire quelques jours de la tripartite, parviendra-t-elle à décrocher plus ?
M. M.
