“C’est du jamais vu !”, s’exclame un parent d’élèves devant un marchand venu occasionnellement vendre des tabliers à l’occasion de cette rentrée scolaire peu ordinaire après un moment de Ramadhan des plus difficiles. “Partout, c’est la spéculation. Car, acheter un tablier de couleur bleu clair à mille deux cents dinars, c’est incroyable, mais c’est vrai”, a ajouté ce père de famille.
En effet, depuis que des chefs d’établissements ont mis en application stricte la circulation obligeant les élèves à porter le tablier, les parents sont confrontés à plusieurs problèmes. “Les quelques marchands ayant acquis ces tabliers décident de fixer les prix” nous a dit un autre parent. “Même si cette tenue donne une uniformité aux écoliers, les responsables n’ont pas pensé au manque sur le marché”, a estimé un troisième parent.
Il faut dire que le délai supplémentaire de vingt jours donné par le ministère arrange les parents car ils pourront avoir recours au système D. Dans notre virée devant les établissements scolaires, nous avons constaté que c’est la couleur rose qui domine notamment devant les collèges et les écoles primaires. Dans les lycées, on n’a pu voir que les filles vêtues en blanc, alors que les garçons n’ont pas encore arboré de tabliers bien clair. “Pour réduire un peu les dépenses, les parents les confectionnent chez les tailleurs après avoir acheté du tissu. “Même le tissu manque”, a affirmé un parent qui venait de faire le tour de toutes les boutiques de la ville. “Même lorsqu’on achète du tissu, le prix du tablier revient à plus de six cents dinars. Si vous avez quatre enfants scolarisés, faites les calculs sachant que la prime de scolarité est de huit cent dinars”, a expliqué un enseignant du primaire. Certains parents souhaitent que ce genre de vêtement soit vendu comme les livres. De leur côté, les marchands pointent du doigt directement les fabricants qui n’ont pas mis sur le marché un nombre suffisant de tabliers.
En tout cas, cette décision a pris au dépourvu aussi bien les fabricants que les parents.
Amar Ouramdane
