Nombre de projets, ceux de grande envergure notamment, d’utilité publique accusent un retard dans leurs délais de réalisation. Quelles en sont les causes ? Il ne faut pas aller trop loin pour en trouver les réponses. Si un projet ne s’est pas perdu dans les dédales de la bureaucratie, il est coincé au fond d’un amas de paperasse d’un bureau d’étude ou, carrément, en butte à des oppositions des citoyens propriétaires de parcelles de terrain sur ou à travers lesquelles un projet est prévu. Situation courante à telle enseigne que le développement de certaines localités, parfois de toute une région, en prend un coup, provoquant, à la longue, le courroux des citoyens face à la nonchalance observée dans le traitement des dossiers à l’échelle locale et à l’absence de contrôle et de suivi rigoureux, ce qui est bien entendu légitime de la part des populations. Dans la wilaya de Béjaïa, les citoyens de nombreuses localités, excédés par les retombées néfastes du retard de développement, et ce dans plusieurs secteurs, ont recours couramment à des actions de protestation. Ainsi, l’occupation des sièges d’APC, de daïra et le blocage de routes sont les moyens auxquels les citoyens ont recours pour attirer l’attention des pouvoirs publics. L’objet de la colère citoyenne est souvent la dégradation du réseau routier, l’inexistence du réseau d’assainissement, le manque d’eau potable… On ne le dira jamais assez, le retard enregistré dans la réalisation de projets sensibles et de grande utilité publique pénalise le citoyen, à l’ère de la globalisation et des nouvelles technologies, qui ne le sont plus d’ailleurs. A titre d’exemple, on citera la Kabylie, ébranlée par le désordre qui a régné durant de longues années et dont les incidences ont plombé le développement. Pis, la poignée d’investisseurs qui avaient osé investir a fini par fuir la région. Les multiples problèmes, de différents ordres (bureaucratique, technique ou opposition de citoyens), qui ont entravé le lancement de certains projets ou la finalisation d’autres, ont fait que le taux de consommation des budgets alloués est très faible et que de nombreux projets tardent à être livrés. Ce qui exaspère les citoyens qui tardent à voir livrés des projets – des dizaines – entamés il y a des années. Selon des sources concordantes, une séance de travail se tiendra dans les prochains jours au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou. Elle regroupera les parties prenantes dans la réalisation de projets : les bureaux d’étude, les maîtres d’ouvrage et les autorités locales. Serait-ce une occasion pour que toutes les parties se mettent autour d’une table et, en se regardant les yeux dans les yeux, et se disent les quatre vérités. Peut-être, qui sait ? Pour une fois, les intervenants dans la réalisation de projets ayant directement trait au développement de la région feront leur mea culpa et prendront, chacun à son niveau, leur part de responsabilité. Surtout que du côté de l’administration centrale, on ne trouve pas d’explications au fait que les différentes enveloppes budgétaires, parfois consistantes, allouées à de nombreux secteurs ne sont pas consommées. Une rencontre du genre est à saluer dans la mesure où elle sera à même de jeter un faisceau de lumière sur des zones d’ombre qui permettra de bannir les entraves de tout ordre. Ce qui permettra à la wilaya de prendre le train du développement et de rompre avec l’isolement….Amen !
Kessi Ahmed