La Dépêche de Kabylie : Etes-vous satisfait des premiers jours de ce 13e Salon de l’automobile qui intervient dans un contexte particulier ?
Mourad Kal : Nous sommes entièrement satisfaits, il y a une affluence nombreuse au salon qui, cette année, intervient au mois d’octobre au lieu de mars. Vous savez que cette 13e édition a un aspect spécial en l’occurrence, les mesures prises par le gouvernement mais nous espérons atteindre nos objectifs.
Lesquels ?
Réaliser les résultats de l’année dernière, qui a été pour nous, à vrai dire, une assez bonne année. Le public est bel et bien présent comme vous le constatez, on n’est qu’au début du salon et d’ici le 10 octobre, on pourra vous dire exactement si les objectifs escomptées sont atteints.
Ne pensez-vous pas que la majorité du public est présent comme simple visiteur car les clients se font désirer vu les tarifs appliqués qui ont été revus à la hausse ? Le client est désabusé.
En ce qui nous concerne, tout se passe bien c’est vrai que les ventes ne se font pas assez facilement néanmoins comme je vous l’ai déjà dit, on n’est qu’à la moitié du salon.
Les gens hésitent bien sûr vu l’instauration d’une taxe qui varie selon les modèles entre 70 000 DA et 200 000 DA. Les prix ont augmenté certes, mais il y a diverses raisons qui ont provoqué cette hausse et les voitures d’aujourd’hui sont plus équipées que les anciennes.
Concernant la nouvelle Fiesta, son prix a considérablement augmenté. Quelles en sont les raisons ? Elle est devenue la plus chère de son segment.
Je l’avoue, son prix a beaucoup augmenté, mais cela reste une nouveauté et elle a beaucoup changé (carrosserie,équipements, installation de nouvelles technologies) et Ford a beaucoup investi de ce côté-là pour satisfaire une clientèle exigeante.
Mais le client et vu la crise, la baisse du pouvoir d’achat ainsi que la suppression du crédit ne se soucie plus de la technologie et cherche avant tout des prix abordables. Alors dans ce cas, c’est une clientèle aisée que vous ciblez, non ?
Notre clientèle reste la même. Ford a fait des efforts pour améliorer tout ce qui est performance et confort et aujourd’hui l’exigence de nos clients nous a poussés à faire plus, quitte à augmenter les tarifs et c’est la politique de Ford actuellement pour faire face à la concurrence qui, il faut bien l’admettre est rude.
Parlons maintenant des mesures prises par le gouvernement ciblant le secteur automobile avec la suppression du crédit à la consommation, les taxes ainsi que le débarquement des véhicules neufs transféré d’Alger vers Mostaganem…
Sincèrement, la démarche du gouvernement bouleversera le développement du secteur automobile en Algérie. Cela va l’affecter.
Ce sont là des mesures qui vont à l’encontre d’un marché en pleine expansion et c’est le consommateur qui est pénalisé vu son pouvoir d’achat. Le crédit d’achat était pour les Algériens une sorte de bouée de sauvetage qu’on leur a ôtée.
Aujourd’hui, il faudrait trouver un consensus avec le gouvernement afin d’arriver à une solution de rechange.
Avez-vous réalisé des ventes lors de ce salon ?
Oui, pour le moment cela marche assez bien.
Des ventes ont été conclues mais pas tout à fait comme l’année précédente vu la conjoncture particulière qui caractérise ce salon. J’espère qu’on atteindra nos objectifs comme cela avait été le cas lors du dernier salon.
Optimiste alors ?
Evidemment. Le marché algérien reste très intéressant. On a constaté une affluence nombreuse et plus d’exposants, ce qui a engendré l’augmentation de la superficie, les stands ainsi que diverses promotions, offres, tombolas et remises.
Entretien réalisé par Hacène Merbouti