Des eaux noirâtres, provenant d’un réseau d’égouts, coulent en ville depuis plus d’un mois, sans gêner outre mesure, ceux qui doivent veiller à la santé des citoyens. Les rejets, localisés en plein milieu de la rue Bounouar ont fini par atteindre la deuxi!me rue, située en contrebas, après avoir noyé le carrefour du centre. Le danger représenté par ces déversements, est d’autant plus grave qu’ils coulent entre les étals des vendeurs de fruits et légumes et des poissonniers. Mêlées aux gravas des chantiers voisins, elles continuent à créer une épaisse marre boueuse, si large que les piétons ne peuvent l’enjamber s’en y tremper leurs chaussures. La question d’assainissement, toujours réalisé, pour une durée limitée, revient à chaque mandat électoral. Les milliards dépensés pour l’évacuation des eaux usées n’ont pas atteint les résultats escomptes. Les rues ne sont jamais à sec, hiver comme été. Même si ces derniers temps, personne ne semble incommodé par le manque d’hygiène et de propreté qui caractérisent Michelet, en revanche, rien n’autorise quiconque à laisser les choses s’empirer, au détriment du bien-être des citoyens. Au moment où sous d’autres cieux, on fait observer une hygiène rigoureuse aux habitants, afin de prévenir toutes les maladies qui les menacent, ici on ne semble pas mesurer le danger auquel on expose les citoyens. Le laisser-aller est plus que jamais de mise. Pourtant, quelques coups de pioches, une buse, ne coûtent pas une fortune, comparés à une éventuelle épidémie dont les responsabilités seraient alors situées.
A. O. T.