Une enseignante expulsée sous la menace

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C’est une enseignante dépitée, éplorée qu’on a eue, hier, au téléphone. S. M., enseignante de son état dans le cycle moyen depuis 24 ans, a été sommée par un huissier de justice de quitter le logement de fonction attribué à son époux, inspecteur dans le secteur de l’Education.

L’enseignante en question nous a esquissé la genèse de son cas. Recevant des lettres de menace du GIA durant les années 1994-1995, son époux, pour des raisons de sécurité, a fini par abandonner et son poste de travail et son foyer. L’enseignante affirme avoir continué à occuper le logement, au CEM Larbi Ben M’hidi des Issers (Boumerdès), jusqu’en 2007. Puis, la DE (direction de l’éducation) «m’a poursuivi en justice. En ma qualité d’enseignante, je n’ouvre pas droit», m’a-t-on affirmé… «On m’a mise dehors en catastrophe. Je me retrouve sans toit depuis aujourd’hui, (hier ndlr)», raconte-t-elle, avec beaucoup d’amertume. Et d’ajouter : «J’ai dû déménager avec à charge un adolescent de 15 ans et déprimé sous la menace de retrouver mes affaires dehors.» Elle a été hébergée par une collègue. « J’ai demandé audience au directeur de l’éducation, au P/APC, au chef de daïra….On m’a rétorqué que je suis sur la liste, mais rien à l’horizon. Toutes les promesses sont tombées à l’eau», enchaîne-t-elle et non sans dépit. «Je dénonce la hogra…après 24 ans de services dans l’enseignement, je me retrouve dehors sans toit. Pourtant, je n’ai jamais bénéficié de quoi que ce soit ; ni lot de terrain ni logement comme ceux et celles qui ont en bénéficié », conclut-elle avec un pincement au cœur.

K. A.

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