Rififi chez Ifri

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Installée le 24 septembre 2007, la section syndicale UGTA de la société de production d’eau minérale en boissons diverses Ifri, a été dissoute il y a plus d’un mois et ses membres sont poursuivis en justice. Ceux-ci se trouvent présentement, pour résumer, acculés et traînés comme de vulgaires voyous devant les tribunaux. Ainsi, le SG et trois autres membres de la section syndicale sont poursuivis par l’employeur pour “participation à un arrêt de travail en violation des dispositions légales”. Il en serait de même, selon le secrétaire général de la section syndicale de cette société qui cite l’inspection du travail, pour plus d’une dizaine de travailleurs.

D’près la même source, une quarantaine d’autres travailleurs ont été, par ailleurs, remerciés par le gérant de la société Ifri en date du 26 août dernier, en leur adressant des décisions portant “fin de fonction”, dont nous détenons une copie. Ils ont été mis à la porte pour avoir participé à un mouvement de protestation. A en croire le SG déchu et traduit parallèlement devant le tribunal, leur situation prêterait à inquiétude, ils ne subviennent aux besoins, même les plus élémentaires, de leur famille que grâce à l’élan de solidarité initié par leurs ex-camarades.

Que s’est-il passé pour en arriver là ? Les travailleurs ont eu le réflexe “suicidaire” de réclamer un minimum de dignité. Autrement dit, ils avaient observé un arrêt de travail pour protester contre les conditions de travail prévalant au sein de l’usine.

Cela s’est passé le 1er août de l’année en cours, lorsqu’un mouvement de protestation avait été enclenché par les employés d’Ifri. Ils avaient même fermé la RN 26 à la circulation. Par l’entremise du chef de daïra et l’inspection de travail d’Akbou, une assemblée générale s’est tenue le jour même. Autour de la table du dialogue, le gérant de l’entreprise Ifri et le partenaire social, à savoir les membres de la section syndicale. Au terme de la réunion, il a été unanimement décidé “de reprendre le travail, la satisfaction de plate-forme de revendications…” entre autres. Deux jours plus tard, une autre assemblée s’et tenue, mais cette fois-ci à l’insu du partenaire social et sans avoir son aval. Et du coup, bonjour les représailles à leur encontre ! Au jour d’aujourd’hui, ils ne demandent pas plus que d’être réintégrés et l’arrêt immédiat des poursuites judiciaires dont ils font l’objet. “Nous sommes victimes d’une injustice. Nous voulons juste construire, car nous sommes des partenaires sociaux.

Au pire des cas, le gérant aurait tout simplement recouru à la dissolution de la section syndicale”, laisse tomber l’ex-SG de la section syndicale de la Sarl Ifri.

Dalil S.

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