Pour commémorer le 8 octobre 1988, date à laquelle Matoub Lounès, avait été mitraillé par des gendarmes de la brigade de Aïn El Hammam, Nna Aldjia, accompagnée de nombreux membres de la fondation portant le nom du chanteur, s’est rendue au village d’El Karn Ath Khlef pour visiter la stèle érigée en hommage au rebelle. Le monument, décrépi, a subi il y a quelques jours, de menus travaux consistant en une couche de peinture et le désherbage des alentours, grâce au concours des villageois.
Sur le haut de la stèle, en remplacement de l’ancienne fresque où le chanteur était méconnaissable, on remarque qu’une nouvelle plaque a été installée. Les portraits du rebelle redonnent une note de gaieté aux lieux.
Après le dépôt de la traditionnelle gerbe de fleurs, une plaque rappelant l’événement, a été dévoilée par sa mère qui ne put contenir ses larmes au moment où, on lui demandait de dire quelques mots. Smaïl, un témoin du drame, nous raconta comment “par deux fois Matoub essuyait deux rafales de kalachnikov, avant d’être évacué vers l’hôpital, comme un vulgaire hors-la-loi”.
Harouni Abdellah, un fan et surtout un des initiateurs de la réhabilitation du monument, remercie tous ceux qui “ont contribué à cette tâche” avant d’ajouter que “Matoub mérite plus”. Une deuxième fresque préparée par ses soins attend maintenant de trouver l’emplacement adéquat. Il projette par ailleurs, de faire en sorte qu’une stèle soit érigée à Akbil, en hommage au martyr. Quant aux fans de Lounès, habitués de la route d’Alger, ils seront ravis de retrouver ce sanctuaire plus accueillant, eux qui ne cessaient de signaler l’état dans lequel le monument a été abandonné plusieurs années durant.
A. O. T.
