Titulaire en sélection, le Franco-Algérien Karim Matmour, 24 ans, est à deux matches d’une qualification historique pour la Coupe du monde 2010. L’attaquant strasbourgeois, qui évolue en Bundesliga à Moenchengladbach, mesure l’importance du choc de demain contre le Rwanda. Karim Matmour va-t-il réaliser son rêve ? L’attaquant de Moenchengladbach, passé par Vauban Strasbourg avant de percer en Bundesliga, a déjà touché au but, en devenant un footballeur professionnel accompli.
Depuis sa mémorable frappe victorieuse du gauche après une percussion dans l’axe contre l’Égypte — l’ennemi intime — en match de qualification pour la Coupe du Monde 2010, le 7 juin dernier, le joueur s’est fait connaître davantage en sélection nationale. La dernière fois que l’Algérie a disputé la plus grande épreuve sportive de la planète (avec les Jeux olympiques), c’était en 1986. Un bail…
« La Coupe du monde est la meilleure pub que l’on pourrait offrir à notre nation, estime Karim Matmour. On redorerait notre blason, vis-à-vis du monde entier ! De nombreux Algériens s’identifient à notre équipe, y compris en France. Cette qualification, ils la méritent. D’ailleurs, si on l’obtenait, avec le potentiel qu’on a, on n’irait pas au Mondial en tant que spectateurs… »
« On forme une famille »
En tête de son groupe C avec 10 points* (3 victoires et un match nul), l’Algérie compte trois longueurs d’avance sur l’Égypte, chez qui elle se rendra pour l’ultime journée des éliminatoires. Pour bénéficier, à ce moment-là, d’un précieux petit matelas de sécurité, elle ne peut se permettre le moindre écart, demain, face au Rwanda.
« Cette formation nous avait posés quelques difficultés en nous tenant en échec au match aller (0-0), rappelle Karim Matmour. On doit la prendre très au sérieux et faire notre travail. Nous sommes conscients que cette confrontation est décisive. »
Matmour perçoit des signes qui ne trompent pas au sein du groupe algérien. « Premièrement, on n’a pas les pieds carrés, plaisante-t-il. Ces dernières années, il manquait d’abord un état d’esprit. Aujourd’hui, on est bien plus qu’une équipe, on forme une famille. On a grandi les uns avec les autres, on s’appelle en dehors des rassemblements… Certains joueurs partent même en vacances ensemble ! »
En phase avec son sélectionneur
A en croire Karim Matmour, le football ne constitue pas le principal sujet de conversation lorsqu’il se retrouve avec ses proches, à Strasbourg. « On en parle cinq minutes, mais je redeviens très vite le petit frère », sourit l’attaquant de 24 ans, qui a été soutenu par 38 fans issus de son entourage, lors de la rencontre perdue par Mönchengladbach à Fribourg (3-0), le 27 septembre. Son sélectionneur national, Rabah Saâdane, l’a aussi adopté. « C’est quelqu’un de bien, qui me met toujours dans les meilleures dispositions, résume Karim Matmour. Il a réussi à nous prendre en charge tous et à nous canaliser. Il est directement à l’origine de nos résultats, c’est lui qui fait la mayonnaise. » Et d’imaginer, toujours à propos de son entraîneur : « C’est un bon commandant à bord de notre navire. » Qui a programmé une petite escale d’un mois en Afrique du Sud très bientôt…
