Incursions terroristes à Lakhdaria et Ouled Aïssa

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Fuyant les maquis soumis, ces dernières semaines, la forte pression des forces combinées de sécurité, des seriate du GSPC tentent de se redéployer à la périphérie des zones urbaines de Bouira et de Boumerdès.Coups brutaux et prêches incendiaires entre deux faux barrages sont diaboliquement exploités par des commandos de cette mouvance sanguinaire pour dessérer apparemment l’étau sur leurs acolytes écumant différents coins de montagne. L’armée avance toujours vers les principales tanières des phalanges redoutables du GSPC, à Bouira, à Boumerdès et à Tizi-Ouzou. Mais au lendemain de l’acte de sabotage d’une minoterie à la sortie ouest de Tidjelabine (voir notre précédente édition), un autre groupuscule d’islamisme armé s’est aventuré jusqu’au centre-ville de Lakhdaria. Les assaillants, dont le nombre n’a pu être déterminé, ont investi, selon nos sources, dans la nuit de lundi à mardi, le quartier d’El Kouir, situé sur la route de Kadiria, où ils ont racketé plusieurs habitants. L’incursion qui a duré moins d’une demi-heure, a-t-on indiqué – par crainte sans doute de l’intervention des forces de sécurité -, est attribuée à des terroristes étrangers à la région. Mais chaque groupuscule du GSPC dispose encore pratiquement, ici et là, de relais lui permettant d’évoluer sur un terrain aisé, expliqent en substance des observateurs locaux de la scène sécuritaire.Sur le versant nord, précisément à Ouled Aïssa relevant de la wilaya de Boumerdès, des groupuscules d’El Ansar s’adonnent au racket avec toute la violence dont ils sont encore capables. Dirigée par Yahia Abou El Haythem, de son vrai nom Hamid Saâdoui, cette phalange sanguinaire ne désespère pas d’imposer son modus-vivendi aux villageois. Le prélèvement de la djizia y est monnaie courante, en plus de ces prêches incendiaires que prononcent les islamistes du GSPC, à la lisière des douars non protégés par des GLD. La terreur y est systématiquement programmée pour appauvrir davantage les villageois. Le veille du week-end dernier, les terroristes ont kidnappé, à titre d’exemple, un enfant de 16 ans pour exiger de son père le paiement d’une forte rançon. La horde islamiste en questions qui a enlevé l’enfant, non loin d’un champ de vigne, a appelé ensuite son géniteur sur son portable. “L’otage sera relâché quelques heures plus tard”, a-t-on expliqué sans entrer dans les détails. Se sentant menacés, de nombreux douars signalent le moindre indice aux forces locales de sécurité. Celles-ci établissent encore d’autres postes de contrôle, particulièrement sur le tronçon de route reliant Zemmouri à Dellys. L’ANP, quant à elle, met en jeu de gros moyens pour nettoyer les principaux fiefs de l’organisation terroriste d’obédience salafiste en Kabylie. Après une courte interruption, les maquis de Djerrah et Beggas ont été, en effet, réinvestis par les forces de l’ANP. Les obus incendiaires de gros câlibre ont provoqué lundi et mardi des explosions dans les périmètres ciblés. La mise à feu a eu notamment pour théâtre la zone d’Ouled Bellemou, surplombant les gorges de Lakhdaria. Des opérations militaires d’envergure y sont annoncées comme imminentes.

Salim Haddou

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