Les écoliers qui devaient se rendre ce dimanche matin, en classe sont partis le ventre creux sans prendre leur petit déjeuner à cause de la rupture de la livraison de lait frais la veille, soit le samedi soir. Sans crier gare, l’unique livreur de lait en sachet de toute la commune de Saharidj, a décidé de s’accorder une journée de repos hebdomadaire.
Ce laitier qu’on a rencontré affirme qu’il a averti tous les épiciers auxquels selon ses dires, il a proposé de prendre le double du quota quotidien pour éviter la pénurie du lait durant la journée suivant le dimanche, chose qu’ont refusé les commerçants selon toujours notre interlocuteur, qui voyaient là une occasion pour écouler leurs stocks de lait en poudre dont la date de péremption approche, à raison de 250 DA le paquet.
Ce livreur avertit que le scénario risque de se reproduire tous les dimanches à venir et conseille aux consommateurs de prendre leur disposition le samedi soir, en achetant une double ration. Toutefois, les commerçants persistent dans leur refus de prendre le quota du dimanche pour d’autres raisons que celles évoquées par le livreur, auquel on a expliqué ce refus par le manque de place dans leurs réfrigérateurs pour cette matière qui ne permet aucune rupture de la chaîne du froid. De ce fait, ce sont les écoliers et tous les autres enfants qui doivent s’habituer à se passer du petit déjeuner tous les dimanches à venir à cause des caprices des uns et des autres, des caprices qu’ils peuvent se permettre en toute impunité dans ces régions du pays profond où chacun n’en fait qu’à sa tête selon ses propres intérêts sans tenir compte d’autrui ou des désagréments qu’ils causent au malheureux consommateur dont on voit une… vache à traire.
Comment serait-il autrement, quand ceux qui exercent dans ces créneaux ne sont pas inquiétés et que personne ne viendrait leur demander des comptes ; les services de l’Etat étant complètement absents sur le terrain. Et si les boulangers aussi décidaient d’une journée de repos hebdomadaire ? Ils peuvent bien se le permettredans ces régions qui évoluent dans une anarchie totale.
Oulaid Soualah