C’est avant-hier qu’a pris fin le délai accordé par le ministère de l’Education aux élèves récalcitrants quant à la couleur des blouses qu’ils doivent porter. Conscients des difficultés rencontrées par les parents à trouver le tabliers aux couleurs exigées, les responsables sont revenus sur leur première décision en informant les chefs d’établissement qu’ils doivent exiger des élèves uniquement le port de la blouse quelle que soit sa couleur. Certains directeurs n’ayant pas été informés à temps ont voulu faire appliquer l’instruction initiale qui leur intimait l’ordre de renvoyer tout élève qui se présentait avec une blouse d’une autre couleur. Ce fut le cas au collège Hocine-Felkai d’Aokas en cette journée du mardi et les élèves n’ont pas tardé à riposter en refusant de rejoindre les salles de classe. Dans la foulée, les élèves de l’établissement voisin, le lycée Amara-Ali en l’occurrence, les rejoignent et observent la grève en rajoutant à leurs revendications certains points les concernant, tels que l’importance du volume horaire les obligeant à terminer la journée de cours au crépuscule alors que beaucoup d’entre eux habitent à des kilomètres du lycée et surtout le refus de l’administration de réintégrer les élèves exclus, pour une raison ou une autre, malgré les instructions ministérielles. Forts de leur nombre imposant, les élèves des deux établissements ont obligé leurs amis des collèges Emir Abdelkader et Berkouk Yahia et de l’ancien lycée Chabane Amar du chef-lieu communal de les rejoindre dans leur démarche, en usant même de jets de pierres contre la façade de ces établissements. Ce n’est qu’après l’intervention des services de police que la tension a baissé. Hier, deuxième journée de grève, les associations des parents d’élèves des établissements concernés se sont concertées pour décider d’un appel à tous les parents d’accompagner leur progéniture à l’école aujourd’hui pour une reprise des cours. Effectivement, cette décision a été prise après l’arrivée de deux cadres de l’académie qui auraient promis la réintégration de l’ensemble des élèves exclus. “Nos enfants ne doivent pas recourir à la grève à chaque petit problème et l’administration doit être informée des décisions ministérielles telle que celle d’autoriser les élèves à porter la blouse de n’importe quelle couleur pour éviter ce genre de situations”, dira un parent d’élève. De son côté, le proviseur du lycée Amara Ali que nous avons joint par téléphone a refusé de dire quoi que ce soit prétextant les instructions de la tutelle quant à la relation avec la presse. Bref ! le plus important, c’est que ces histoires de volumes horaires, de programmes chargés, de classes surchargées et de couleur de la blouse perturberont assurément l’année scolaire en cours si des décisions ne sont pas prises en urgence.
A. Gana