Les routes toujours aussi dangereuses

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La modernisation des routes nationales ou chemins wilayals n’est pas accompagnée par une réglementation adéquate en matière de circulation routière d’où une augmentation effarante des accidents de circulation. En effet, il ne se passe pas une journée sans que ne soit enregistré plusieurs accidents mortels au niveau du territoire de la daïra de M’chedallah. La morgue du secteur sanitaire de cette région ne désemplit pas de cadavres des victimes de ces accidents qui attendent d’être récupérés par leurs familles ; la majorité de ces accidents ont un lien direct ou indirect avec le nouvel état de ces routes modernisées, larges et bitumées et qui présentent des lignes droites sur plusieurs kilomètres. Ce qui incite bien entendu, n’importe quel chauffeur à se laisser-aller en appuyant sur l’accélérateur et à savourer des moments de dominance au volant de grosses cylindrées qu’on transforme en faucheuses de vie. Ce qui cause le plus grand nombre des accidents en plus de la vitesse, est le fait que la région de M’chedallah, est à vocation agricole où l’on constate une activité de ruche d’engins agricoles, en particulier les tracteurs qui empruntent ces routes en majorité avec tous les accessoires indispensables mais inopérants ou carrément inexistants tels les feux de position, les clignotants voire même les phares. Il est fréquent de rencontrer ces tracteurs équipés de remorques roulant de nuit, sans qu’aucun de ces feux ne soit allumé, roulant à l’aveuglette ; la totalité de ces engins, une fois les travaux agricoles terminés, sont transformés en transports publics et écument les routes ; on les rencontre sortir des sablières ou de chez les vendeurs de matériaux de construction alignés le long de la RN5 entre Bechloul et Ighrem, ces tracteurs sont même à l’origine de plusieurs accidents ferroviaires graves. Il arrive qu’en dehors des routes où il n’y a pas des risques de tomber sur des barrages de contrôle routiers, on confie la conduite de ces engins à des jeunes qui n’ont ni l’expérience ni le permis de conduire, voire même à des mineurs, une autre cause qui engendre la multiplication des accidents sur ces routes neuves et non des moindres que sont, les vieux véhicules toutes catégories, des véhicules qui laissent des panaches de fumée noire aveuglante derrière eux, à cause de la vétusté du moteur bien souvent avec des mécanismes de freinage qui lâchent au moindre coup brusque. Des véhicules qui ont dépassé plusieurs fois “l’argus” et auxquels, on permet encore de rouler alors que sous d’autres cieux, ils sont directement orientés à la casse. Ce que les concepteurs de ces routes ont omis de signaler de manière visible aux automobilistes est l’absence de panneaux de signalisation dans cette région car le risque de voir surgir brusquement à chaque coin d’un talus un animal domestique ou sauvage et omniprésent de jour comme de nuit, avec un fait aggravant en hiver qu’est la brume qui réduit sensiblement la visibilité et cela en plus des engins agricoles autres que les tracteurs tels les moissonneuses-batteuses, des botteleuses et même des pompes à bétons tractées qui sont dans les mêmes conditions que les tracteurs et qui empruntent ces routes à grande circulation sans escorte ni une quelconque précaution. Il est temps de réagir en introduisant une nouvelle réglementation en fonction des nouvelles données des infrastructures routières d’autant plus, que le tronçon de l’autoroute qui traverse cette région est dans ses dernières retouches et sur le point d’être mis en service, c’est une question de semaine. Les services chargés de la circulation doivent en tenir compte de ses manques afin d’y remédier en attendant que les mentalités s’adaptent à ce grand changement de l’état des routes qui est accompagné par un changement non moins grand dans la manière de conduire qui a tendance à flirter avec la vitesse. Les citoyens des agglomérations en bordure des chemins de wilaya ou communaux modernisés se voient dans l’obligation d’aménager des ralentisseurs en terre pour protéger leurs enfants des chauffards.

Oulaid Soualah

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