Au moment où le secteur de l’éducation nationale s’enfonce dans une crise sans précédent avec le faux problème du tablier, la surcharge des classes et des programmes, ponctuée par des démonstrations de rue et même des actes de vandalisme, à l’instar de leurs collègues du territoire national, les adjoints d’éducation de la wilaya de Béjaïa sortent les griffes et préparent des actions de fond en prévision des prochaines négociations.
Même si les dernières sorties médiatiques du premier responsable du secteur, M. Benbouzid, en l’occurrence, ont été bien accueillies par certains membres au niveau du siège du PST pour présenter le bilan du dernier round avec le ministre de l’Education nationale qualifié d’emblée de positif compte tenu de l’écho enregistré, les délégués présents qui n’ont pas cessé de lancer des appels pour l’amorce d’un véritable dialogue avec la tutelle pour faire passer leur message, ont plutôt tendance à opter pour le wait and see et misent sur une mobilisation générale.
“Nous avons exposé notre plateforme de revendications au représentant du gouvernement axée essentiellement autour de la classification, de la formation et de la désignation des tâches et nous attendons toujours le deuxième round de négociations qui aura lieu dans les tout prochains jours qui sera parachevé par une conférence nationale prévue pour le début du mois de novembre prochain”, dira Mohamed Ouadah, porte-parole de la coordination, qui n’est pas allé du dos de la cuillère pour rappeler : “Notre position est claire comme du cristal et tant que nos revendications sont légitimes l’engagement officiel de l’Etat ne doit pas se faire attendre”.
L’orateur qui a rappelé, en outre, les exigences majeurs mises en relief lors du dernier face-à-face avec le ministre Benbouzid, s’est montré méfiant, voire réticent à se prononcer sur les déclarations du ministre : “Notre mouvement véhicule des revendications légales loin de toute idée politicienne car aucun fonctionnaire au monde ne peut être privé d’une promotion ni moins encore aucune lois ne peut venir après le fonctionnaire”.
Même son de cloche du côté du secrétaire général du syndicat national des travailleurs de l’éducation, Yacine Boudraâ, invité pour la circonstance, qui n’y va pas par quatre chemins pour commenter la situation. Non seulement il ne croit pas aux palabres des décideurs mais il constatera d’emblée que dans ce pays, il y a un fossé entre les discours et la réalité amère du terrain et avertit contre tout dialogue charmeur. “Tenez-vous en garde en attendant des engagements réels de l’Etat à satisfaire les exigences exprimées”, dira le secrétaire du SNTE.
La lutte semble prendre de l’ampleur et l’espoir de voir les doléances de ces fonctionnaires prises en charge par les responsables du secteur risque de traîner et tous les yeux sont braqués vers le prochain round qui s’annonce d’ores et déjà électrique.
Rabah Zerrouk