Pour l’Algérie, c’est 24 ans chrono

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Les Fennecs algériens ont su se rendre cette «finale» confortable : Avec trois points d’avance sur leur seul rival, une défaite par un but d’écart afin de garantir une qualification directe.

Les Algériens devraient pourtant se méfier. La dernière fois qu’ils ont eu un espoir concret de se qualifier, c’était en 1989. Une défaite au Caire dans le dernier match les avait condamnés. Depuis, la sélection algérienne a plongé dans la nuit noire. Vingt-quatre ans de surplace ? Pas tout à fait.

Il y a deux ans, lors du début des Eliminatoires pour le mondial sud-africain de 2010, l’Algérie remporte 3-2 – après avoir été menée deux fois – un match couperet face au Sénégal. «Je suis convaincu que ça a été un déclic. Depuis, on joue à un autre niveau.» éclaire Rafik Saïfi, capitaine de la sélection.

L’effectif est pourtant quasiment le même depuis quatre ans. Le retour aux affaires, en octobre 2007, du sélectionneur Rabah Saâdane a aussi contribué à la mue spectaculaire de l’équipe. Cet ancien joueur du stade rennaît est le dernier sélectionneur à avoir qualifié l’Algérie pour un Mondial, en 1986. De quoi le rendre légitime auprès des supporters, et surtout des joueurs. Saïfi : «Il a eu l’intelligence de conserver le même groupe, ce qui nous a permis d’accumuler de la confiance. Il communique beaucoup avec les cadres, donne des consignes tactiques très précises.»

Ou la fin du cliché du sélectionneur débonnaire incarné par ses prédécesseurs, Rabah Madjer ou Robert Waseige. Un apport qui s’est vu dans le jeu. Durant ces éliminatoires, l’Algérie n’a jamais donné l’impression de maîtriser son sujet. Malmenés par l’Egypte au match aller, puis lors des deux matchs contre la Zambie, les Fennecs se sont toujours imposés en fermant la baraque et en marquant sur tous leurs tirs cadrés.

Un jeu contre-nature pour une équipe habituée à régaler le public de quelques gris-gris et autres fantaisies techniques. Saïfi résume : «Avant, on jouait au ballon et on perdait.» Alignant ses joueurs dans un 3-5-2 d’un autre âge, Saâdane a réussi ce qu’aucun sélectionneur avant lui n’avait même essayé : bétonner derrière.

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