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 »La JSK doit compter sur les joueurs de la région »

Rubrique animée par Hamid Oukaci

La Dépêche de Kabylie : Pour commencer que devient Djezzar ?

Je suis actuellement en retraite, je m’occupe de mes propres affaires, je passe la majorité de mon temps entre mes amis et ma famille ; pour le football, je suis des rencontres à la télévison, même celles de la JSK, je n’ai plus remis les pieds au stade depuis presque huit ans, car le niveau de notre sport roi ne cesse de regresser, il y a aussi d’autres facteurs qui m’ont éloigné des stades.

Justement, si on compare la JSK de votre époque à celle de nos jours, qu’est ce que vous diriez ?

Il y a aucune ressemblance. A notre époque, on jouait pour le nif et les couleurs du club, malgré le manque de moyens, on faisait le maximum pour représenter dignement notre région car la Jsk n’est pas n’importe quel club et c’est grâce aux sacrifices des hommes qu’elle est devenue ce qu’elle est aujourd’hui. Malheureusement, actuellement, on ne retrouve plus cette rage de vaincre et cet amour du club. La majorité des joueurs viennent ici pour se remplir les poches. Je suis pour l’idée qu’on doit recruter des joueurs de la région pour défendre les couleurs du club, comme ce fut le cas à notre époque. Car, j’en suis sûr qu’il y a de jeunes talentueux dans notre région qui peuvent apporter beaucoup à notre club, car ils ne vont pas tricher, et vont jouer tout simplement, par amour au club.

Donc, à votre avis, seuls les enfants de la région peuvent redonner à la Jsk son lustre d’antan ?

L’histoire nous a prouvé que durant toutes les années de gloires de la JSK, c’était grâce aux enfants de la région que cela a été réalisé, car comme je vous le disais tout à l’heure, ils sont prêts à mourir pour les couleurs du club. A notre époque, on était une famille et on jouait pour notre région, d’ailleurs, à plusieurs reprises on a été approchés par des dirigeants des équipes adverses pour lever le pied mais jamais on a mangé de ce pain-là, car on aimait vraiment le club et l’argent pour nous ne valait rien devant les couleurs. Je ne dirais pas que les nouveaux joueurs n’ont pas de valeur, certes il y des joueurs qui ont beaucoup donné au club et ils ne sont pas de Tizi Ouzou ou de Bgayet mais je reste persuadé que les enfants de la région peuvent beaucoup donner à la JSK, d’ailleurs, je propose une prospection au niveau des petits clubs de la localité pour dénicher des joueurs capables de renforcer les rangs des Canaris comme par le passé passé. Personnellement, j’ai contribué au recrutement de Rachid Dali et Baris qui ont été à la JSMB. A l’époque, je les ai vus à l’œuvre à Bgayet et il y a un ami qui m’a confié que les deux joueurs ont été sollicités par le CRB et le MCA, sans perdre le temps, j’ai saisi Abdelkader Khalef qui les a recrutés sur le champs.

Si on revient maintenant à vos débuts dans le football ?

J’ai commencé la football à l’âge de 16 ans avec l’olympique de Tizi-Ouzou pendant la colinisation, soit en 1959, ensuite j’ai été promu en équipe seniors alors je n’avais que 18 ans ; juste après l’indépendance j’ai intégré directement la JSK et je faisais partie de la première équipe des Canaris qui a joué le premier championnat après l’independance

Quelle était l’ambiance qui régnait à l’époque au sein du groupe ?

Nous étions une vrai famille, on jouait pour les couleurs du club, on voulait coûte que coûte faire accéder Jsk en division une, c’est une chose que nous avons réussi, avec beaucoup de sacrifices je dirais que les méthodes employées par nos adversaires n’ont rien avoir avec le football, ils voulaient à tout prix casser la JSK, on jouait dans des conditions très difficiles surtout en déplacement, les arbitres étaient toujours contre nous, on perdait des matchs sous menaces, toutes ses causes ont retardé notre accession en Division I. Dieu merci, on a réussi à hisser la Jsk parmi l’élite du football national grâce à la volonté et aux sacrifices des hommes.

Donc, la JSK était une équipe à battre, comment vivez-vous cette pression ?

Nous étions un groupe solidaire pour les couleurs du club et surtout en communion avec notre public qui était toujours derrière nous, on s’entendait très bien et on avait un seul objectif, c’était de gagner. Je me souviens qu’en division deux, on n’a perdu aucun match durant tout notre parcours, la JSK était une vrai machine, qui écrasait tout sur son passage, malgré les jeux des coulisses et l’arbitrage on a relevé le défi et on a gardé notre place de leader jusqu’à l’ultime journée.

Racontez-nous les moments que vous avez vécus après la dernière accession ?

C’était dans une joie indescriptible. On a fait de la Jsk, une grande équipe qui joue parmi l’élite du football national. Après l’accession, c’était tout une région qui est plongée dans la joie ; étant acteur de cette consécration j’étais aux anges surtout avec la reconnaissance de notre public qui ne cesse de nous féliciter dans la rue, justement c’était la devise des anciens : l’amour du club et le respect des supporters jusqu’à nos jours.

Durant votre carrière, vous avez eu beaucoup d’entraîneurs, lequel vous a marqué le plus ?

J’ai connu plusieurs entraîneurs et je dirais que chacun m’a apporté un plus dans ma carrière car chacun a eu sa touche particulière de Hamoutène à Ben Fedda en passant par Allouche et Liner je dirais qu’ils m’ont tous marqué.

En quelle année avez-vous quitté la JSK ?

C’était en 1972, après avoir assuré le maintien en division une, j’ai fait une intervention chirurgicale qui m’a éloigné des terrains, c’est à partir de là, que j’ai mis fin à ma carrière

Mais vous avez repris du service avec l’ASTO ?

Effectivement j’ai complètement arrêté de jouer en 1974, juste après ma convalescence, les dirigeants de l’ASTO m’ont approché pour rejoindre le club en 1973, j’ai réussi une accession avec eux et c’est de là, que j’ai mis fin à ma carrière de joueur.

Pourquoi n’avez-vous pas entamé une carrière d’entraîneur ?

Juste après ma retraite comme joueur, j’ai intégré la DJS de Tizi-Ouzou, entre temps, j’arbitrais des rencontres de footbal comme arbitre dans la ligue de willaya, mais en 1976, j’ai quitté ce monde pour intégrer une société de bâtiment où j’ai pris ma retraite en 1992.

Un dernier mot pour conclure ?

Je vous remercie d’abord pour cet espace que vous m’avez réservé afin de remémorer les moments que j’ai vécus avec la JSK. Je souhaite une bonne chance pour notre club et aussi pour notre équipe nationale face à l’Egypte, car je crois en cette génération de joueurs qui peuvent réaliser le rêve de tout un peuple en se qualifiant à la Coupe du monde.

H. O.

Pour vos contactes : itranddk@yahoo.fr

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