Les travailleurs de l’éducation qui entament aujourd’hui leur cinquième jour de grève ne semblent pas abdiquer. Ni les menaces de la tutelle qui a fait appel à la justice ni la retenue sur salaire ne feront dissuader les travailleurs de l’éducation à aller jusqu’au bout de leur action.
“Tout le secteur de l’éducation est paralysé ; cette grève ne s’est pas arrêtée chez les enseignants, elle s’est propagée jusqu’à atteindre les agents d’entretiens et les adjoints de l’éducation”, a affirmé le porte-parole du Conseil des lycées d’Algérie (CLA), Achour Idir.
Intervenant hier lors d’une conférence de presse tenue à la maison des syndicats, à Alger, le porte-parole du CLA a indiqué que le taux de participation à la grève est de plus de 92% au secondaire et de plus de 70% au niveau du moyen et du primaire.
“La tutelle ne doit pas seulement attaquer en justice les syndicats de l’éducation, car elle aura affaire à 500 000 travailleurs, puisque la grève a été décrétée par ces derniers et par des assemblées générales”, a-t-il expliqué.
Par ailleurs, et en signe de solidarité avec les enseignants contractuels, le conférencier a brandi la menace de boycotter le concours, si leurs revendications ne sont pas prises en charge. Il a, à cet effet, lancé un appel aux enseignants titulaires de ne pas encadrer le concours de recrutement des enseignants qui aura lieu les 13 et 14 décembre de l’année en cours.
Celui-ci a affirmé qu’il mène une bataille sur trois fronts, concernant en premier lieu la satisfaction de leurs revendications socioprofessionnelles. Le deuxième volet concerne la défense de l’école publique et de la scolarisation. Quant au troisième point, il s’agit de la défense des libertés syndicales et des grèves.
Abondant dans le même sens, le chargé de communication au sein du Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest), dira que cette action d’envergure a été un franc succès. Selon lui, la réussite de ce mouvement renseigne sur la légitimité de la grève et des revendications des enseignants.
Quant au Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation fondamentale (Satef), il dira par la voix de son porte-parole, que “tant les menaces augmentent, tant la grève se propage à l’échelle nationale”. Il faisait allusion là aux menaces du premier responsable de l’éducation de recourir à la retenue sur salaire, précisant que “ça ne sera que de l’huile jetée sur le brasier”.
S’agissant de l’intervention du président de la fédération des parents d’élèves, M. Dellalou où il disait être préoccupé quant à l’avenir des élèves, M. Sadali s’est demandé pourquoi M. Dellalou ne s’est pas préoccupé quant à la surcharge des classes et des programmes, et au manque flagrant des moyens dans les établissements scolaires.
Il est longuement revenu sur la mauvaise gestion de l’argent des œuvres sociales, en appelant par la suite à l’installation d’un organisme indépendant pour veiller sur l’argent des œuvres sociales, qui est entre les mains de la FNTE, loin des yeux. Concernant les agissements des forces de l’ordre à l’encontre du photographe-reporter d’un quotidien national, M. Sadali a précisé sans ambages que “nous dénonçons les atteintes aux journalistes”.
La présidente du Conseil national des enseignants contractuels a dénoncé les agissements des forces de l’ordre qui ont procédé à l’arrestation de pas moins de 60 enseignants, à l’issue de leur rassemblement tenu avant-hier devant la tutelle.
“Ces derniers ont été soumis à la prise d’empreinte comme s’ils étaient des criminels, et ont été relâchés à 3h du matin, à Alger-Centre alors que les femmes ont été conduites à la maison des syndicats.”
Lemya Ouchenir
